dimanche, juillet 29, 2007

5ème course de la saison

La stratégie

Lors de ma précédente course du mois de juin, j'avais volontairement pris un départ prudent lors de la première ascension afin de conserver un niveau de puissance constant dans les cols suivants. Au vue du profil de cette course fin juillet (La Madeleine, 145 kms, avec du plat lors des premiers 50 kms), je décide d'adopter une stratégie différente: essayer de rester dans le peloton de tête le plus longtemps possible afin de profiter de l'effet d'entrainement en prenant le risque de dilapider son potentiel physique lors des premières bosses afin de rester dans les roues à tout prix.

Le départ

Je ne suis pas très bien placé sur la ligne et les premiers kilomètres avec de nombreux goulots d'étranglement étirent considérablement le peloton, une première cassure se fait lors de la première bosse. Sprint au sommet et vitesse élevée dans la descente qui suit (73.5km/h, alors que je dépasse très, très rarement les 70) pour recoller. Mais à nouveau, cassure dans les virages en pif-paf qui suivent, avec une dizaine d'entre nous éjectés à la sortie d'un rond point. Petite tentative pendant une dizaine de secondes pour essayer de boucher le trou à (en poussant environ 500 watts), mais rien à faire, le groupe de tête (une cinquantaine de coureurs) roulent alors à 50km/h... Je me relève rapidement et nous sommes une dizaine bientôt rattrapés par une dizaine d'autres, à former ce qui semble être le 2ème (ou 3ème?) groupe. La suite est plus calme jusqu'à Aiton et le pied d'une montée sèche de quelques minutes.

Premiers pourcentages

Le coursier, lorsqu'il voit que cela monte, est comme le chien auquel on jette un os: par instinct, il bondit. Waf! Il faut serrer les dents pour alors suivre la meute et se demander si tout cela est bien intelligent: 5mn@310W. La meute commence à perdre alors ses éléments les plus faibles (ou les plus raisonnables). Un peu plus loin, nouvelle bosse avec cette fois ci, 15mn@310W, ce qui est en ce qui me concerne à la limite L4/L5. Me suis je trompé de course? Tout le monde sait t'il bien que la Madeleine et ses 20 kilomètres de montée se profile à l'horizon? J'arrive encore à basculer au sommet avec les 4-5 derniers éléments mais dans la descente, je renonce à suivre l'allure endiablée... Là c'est fini, je me décide à sérieusement lever le pied dans les derniers faux plats avant le gros morceau de la journée.

Col de la Madeleine

Je ris intérieurement en voyant l'attitude de certains qui attaquent la Madeleine comme si ce col n'était qu'un vulgaire passage à niveau: leurs épaules se balancent déjà, leur souffle déjà court, la transpiration abondante... Au bout de quelques virages, tout le monde a enfin pris la mesure et s'est sérieusement calmé. C'est parti pour 1h30 de montée et le rythme constant que j'ai choisi me permet de commencer à doubler pas mal de concurrents. Et moi aussi je souffre: la puissance s'étiole au cours de la montée, et passe de 260-270 watts à 230-240 watts après St-François Longchamp où je me suis ravitaillé. Les jambes sont vraiment moins bien (départ trop rapide ou fatigue des tests de la semaine?) à ce moment là. Bascule au sommet (1h30@251W) vers la vallée de la Tarantaise. Descente prudente comme d'habitude.

Dernière montée

Certains n'ont toujours pas compris que jeter ses déchets et juste le réflexe le plus débile emprunté aux professionnels. Et s'alléger de quelques grammes ne fait pas aller plus vite. La montée vers Valmorel se fait en pleine chaleur et heureusement la pente n'est pas trop excessive. Pas de surprise sur la performance, en droite ligne des derniers kilomètres de la Madeleine, 56mn@235W même si les jambes sont un peu revenues.

Conclusion

En définitive, j'ai donc roulé en L5/L4 (2 premières bosses) puis L4/L3 (Madeleine) puis L3 (Valmorel). L'allure donc de la précédente course était L4/L3 sur l'ensemble des montées. Quelle est la meilleure stratégie? A l'arrivée, je fais 53ème sur 148 ce qui semble être un peu mieux que la précédente course. Ci contre la comparaison des 2 courses en terme de puissance normalisée au cours du temps (stratégie puissance constante en trait plein, stratégie puissance variable en trait pointillés). Il est difficile de conclure, les 2 traits se chevauchent aux alentours de 4h30 d'effort ce qui révèle qu'aucune des 2 stratégies n'est meilleure que l'autre par rapport au profil de l'épreuve.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne suis pas d'accord avec toi. Tu fait un comparatif de puissance alors que le classement d'un course est un classement de vitesse, qui n'est pas linéairement relié à la puissance lorsque tu profite de l'aspiration.

Donc, pour aller vite, il vaut mieux toujours rester dans les roues des plus rapide le plus longtemps possible.
Que tu sorte plus de puissance en début ou fin de course imported peu.

Par contre, il me semble surtout pertinent, pour éviter toute fatigue, de limiter les temps passé en anaérobie ou en force.

Bravo pour ton site que je ne découvre qu'aujourd'hui.

bugno a dit…

Tu as tout à fait raison: il faut savoir/pouvoir rester dans les roues le plus longtemps possible pour faire le meilleur résultat possible.
Néanmoins dans certaines épreuves très montagneuses où le peloton est nombreux (il est donc difficile à mon modeste niveau de détecter le "bon" groupe), on peut infléchir cette stratégie en essayant de monter chaque col à iso-puissance afin de finir au mieux (et surtout avec un bon moral).