dimanche, juillet 22, 2007

Super BRA

Et voilà, un objectif derrière soi. Départ à 3h du matin, et retour à 14h après 231kms et presque 5200m de dénivelée par delà Croix de Fer, Mollard, Télégraphe, Galibier, Balcon de l'Armentier (une vidéo réalisée par un participant anglais vaut le détour).

Les premiers kilomètres

Cela fait partie de la magie du BRA : rouler de nuit en montagne. Dans la lente approche du premier col, je suis dans un groupe de 7-8 dont l'un deux a une lumière arrière clignotante. Dans les premières rampes de la Croix de Fer, nous doublons ceux partis à 2 heures ou un peu plus tard. Je lève le pied afin d'adopter le rythme prévu (240 watts, soit une intensité d'effort IF=0.8) mais je suis du regard cette loupiote intermittente, malgré le brouillard enveloppant, que je retrouverai tout au long de la montée. Dans les descentes de ce col tout en paliers, j'apprécie la prudence des cyclos. Déjà les premières crevaisons et autres ennuis mécaniques jettent sur le bas côté plusieurs d'entre eux: pas pratique de réparer en pleine nuit... Au sommet les températures ne sont pas si froides que cela.

Le jour se lève
Suivent le Mollard et le faux plat vers St-Michel de Maurienne. Je me suis bien alimenté lors de mes arrêts et à 8 heures du matin, je n'ai pas trop faim au passage au ravitaillement. C'est dommage pour la convivialité (j'aurai tout de même une agréable discussion plus tard avec un cyclo dans la montée vers le balcon de l'Armentier) mais j'ai prévu de ne pas trop trainer ce dimanche.

Télégraphe-Galibier: le gros morceau
Dans le Télégraphe, les sensations sont bonnes et le vélo glisse bien sur le ruban goudronné. A Valloire, le soleil est là et il va nous accompagner tout au long de la montée du Galibier, les jambes commencent à faire mal. Tant pis, dans la tête, je me dis, on maintient le rythme et on verra bien si cela explose ou pas. Je repense également aux multiples séances de home trainer de 2*20 minutes de cet hiver à une intensité qui correspond à celle que j'essaie de tenir dans ces pentes qui oscillent depuis le plan Lachat entre 8 et 10%...


Dans le Galibier
Etrangement, lors de ces derniers kilomètres de l'ascension du Galibier, les sensations (plus exactement la force appliquée sur les pédales) ne collent pas aux chiffres du capteur de puissance (220-230 watts). En fait, nous sommes au delà de 2000 mètres, et l'altitude joue sur la VO2Max. Les scientifiques avancent une perte sur la VO2Max de 10 à 15% à 2500m d'altitude. La VO2, à ce moment là, peut être estimée à (P=240)/(PMA=360)=65%VO2Max. Si la perte n'est donc plus au mieux de 6,5% cela donne environ un déficit de 15 watts. Je ne suis pas très certain de mes hypothèses/calculs, la fatigue peut également jouer après le temps de récupération faible entre le col du Télégraphe et le début du Galibier. Mais c'est dans les premières rampes du Balcon de l'Armentier où de nouveau les puissances repartent facilement au dessus de 250-260 watts (malgré la chaleur revenue) que je pense à ce phénomène...

Derniers kilomètres
Les pourcentages sont importants dans cette dernière montée. Coup de tampon sur le carnet de route au sommet et c'est reparti vers Bourg d'Oisans où j'espère tomber sur un groupe pour affronter le vent de face pour le retour vers Vizille. Peine perdue: une heure à rouler à fond, tout seul, sans rattraper personne, ni être rejoint. Nous étions pourtant plus de 1000 au départ, et statistiquement c'est à peine croyable. Je me suis vraiment senti seul dans ce retour vers l'arrivée...

A l'arrivée, avec "poussin"


Analyse
L'objectif premier du super BRA était bien sûr de se faire plaisir sur un superbe parcours de haute montagne. Pas de soucis de tendinite, de bonnes jambes. Les jours suivants, j'ai très bien récupéré. Le deuxième objectif était de rouler à un rythme élevé afin de valider les progrès réalisés ces deux dernières années sur de longues montées. Idéalement, une intensité de 0.8 devait être réalisé. Sur le tableau ci-contre, on observe que l'intensité oscille entre 0.78 et 0.82, excepté pour le Galibier.

Par rapport aux temps de passage prévus, on peut voir que le retard s'est petit à petit accumulé, parfois dans les descentes, parfois dans les montées. Il était prévu ~10h de route et ~1h de pause, ce fut finalement 10h15 de route et 45mn de pause.
Enfin, si l'on compare maintenant les chiffres sur des parcours comparables, lors de la Marmotte 2004, du BRA 2005 et du Super BRA 2007, il est intéressant de relever qu'en 2 ans j'ai gagné environ 30 à 40 watts (+15 à 20%) sur la puissance moyenne développée dans chaque col:
L'entrainement est resté le même en terme de volume (3 séances par semaine en moyenne, entre 5000 et 6000 kms par an depuis 2002) mais depuis 2006, il s'est étalé dans la saison (home trainer l'hiver et coupure réduite de quelques semaines), il s'est intensifié (beaucoup plus de séances de fractionnés) et enfin, il est optimisé (utilisation d'un capteur de puissance). Il est évident, par ailleurs, que l'endurance est une qualité qui se bonifie avec le temps et que cela a joué un rôle.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut,
encore un compte rendu très interressant ,merci et bravo!!!
je contate une superbe progression sur les 2 dernières années gràce à un entrainement très scientifique et un kilométrage finalement assez modeste pour un cycliste "pur"!!!
comme quoi ça ne ser pas à grand chose d'accumuler les kms à outrance pour progresser ,tout est dans l'approche de l'entrainement!!!
j'essaie d'avoir également un entrainement pointu mais je ne suis pas aussi "scientifique " que toi!!! j'espère en tout bien progresser grâce à mon entrainement avec l'ergomo!!!
bonnecontinuation
sportivement
christophe

bugno a dit…

La progression a été spectaculaire sur les longues distantes (+15 à 20%). En revanche, sur des efforts courts de 5mn à 1 heure, le gain enregistré atteint tout juste 10% en 2 ans... En tout cas Christophe, je suis très intéressé par ton feedback sur l'utilisation de ton Ergomo et sur l'impact qu'il a 1) sur ton entrainement, 2) sur tes performances. N'hésites pas à continuer cette discussion dans les commentaires de ce post :-) Il y'a encore, c'est dommage, si peu d'utilisateurs de ces outils en France.