dimanche, avril 26, 2009

La pluie, la course, et le Granier

Je ne déteste pas lorsque les éléments du ciel se liguent soudainement contre soi au cours d'une sortie à vélo. L'effort en montagne, de exigeant devient dantesque, et l'on se surprend toujours, l'organisme rendu fanatique par la disparition de la douleur, dissoute par la pluie et le froid. Nous avons été balayé, un jour, par la grêle dans le col de Porte. La roue arrière patinait, en levant les fesses de la selle, sur ce tapis de billes blanches qui s'amoncelait peu à peu, et je me rappelle d'une ascension hors norme, les muscles fouettés par les trajectoires tendues des particules glacées. Cela restera un de mes meilleurs souvenirs de jeunesse sur bicyclette. Mais, je n'ai et n'aurai certainement jamais la volonté de partir sous la pluie. Même pour une course.

Ce devait être ma deuxième cyclosportive de ce début de printemps. La chaussée est mouillée mais il ne pleut pas lorsque je retire dossard et plaque, les gouttes commencent à tomber en sortant de la salle. Demi tour, et je rends le tout, en m'excusant, au bénévole médusé. La météo étudiée attentivement la veille, permet de mettre au point un plan B (et un plan C sur home trainer dans le pire des cas). Le pictogramme sur les massifs de Chartreuse et des Bauges est étonnamment optimiste, encerclé par les averses, pluies éparses, orages localisés.

Au pied du Granier s'ébauche l'idée de grimper et redescendre tous ses versants, sous un ciel gris virant au noir ou s'éclaircissant au fil des heures, rebroussant chemin à la moindre goutte. La montée depuis Chambéry, bien qu'écourtée, est rapide (46mn@94%), comparativement aux autres années, où j'aborde ce versant avec plusieurs cols dans les jambes. Au sommet, descente vers St Pierre d'Entremont, mais une petite pluie me fait faire demi-tour après Entremont le Vieux. 2ème passage au sommet (20mn@90%) puis descente-remontée par St-Bandoph avec de longues séances en danseuse dans les portions les plus raides (43mn@92%). Enfin, Chapareillan par le dernier versant (41mn30@99%). Et enfin pour compléter les 5 heures, l'ajout d'une portion du col de Plainpalais (22mn@97%). Voilà, j'avais vraiment besoin de ces 300 points de TSS avant une semaine qui sera contrariée par la pluie. Je les ai pris. Au sec.

lundi, avril 20, 2009

3ème course de la saison

Comme le photographe dont la quasi totalité des clichés seraient perdus au cours d'une journée, la frustration remplit celui qui analyse ses courses à la lecture des courbes de puissances lorsque le compteur n'a pas enregistré en totalité...

Sans cette aide, difficile de se remémorer précisément les différentes phases de cette épreuve en circuit (FSGT 1,2,3). Une cinquantaine de coureurs au départ et déjà il faut se frayer un passage rapidement vers la tête. Le rythme est très élevé mais n'est pas impossible à suivre. L'allure a même temps tendance à baisser peu à peu et au 5ème tour, j'aborde le raidillon (~200m) en tête et pousse un peu plus fort sur les jambes que le tour précédent. Mais, et cela se confirmera tout au long de la course, à chaque fois que je fournis un effort, il me faut un tour pour récupérer. J'essaie d'appliquer néanmoins ce que j'ai appris du week end précédent: lors d'une attaque d'un adversaire, attendre que 1 ou 2 coureurs bondissent pour accélérer à son tour. Placer au mieux ses attaques, par exemple lors d'un ralentissement en profitant de l'élan, ce que je fais en milieu de course. La dernière fut produite à 5 tours de la fin: depuis le début je passe le raidillon, assis sur la selle, en vélocité. Essayant pour une fois de passer en force, j'essaie de tout donner dans la 2ème moitié, la plus pentue. Parmi les bribes enregistrées du relevé de puissance, un pic de 21s@704W se détache à cet instant. Des cris derrière moi révèlent qu'une cassure se produit peut être derrière. Deux coureurs (qui finiront sur le podium) me relaient et proposent de rouler à 3. Mais quelques secondes plus tard, nous sommes rejoints par ce qui reste du peloton, environ une dizaine d'unités. Le moral en prend un coup. Comparativement, l'an passé, la montée se passait en moyenne à 500-550W et 2 accélérations à 600W avaient suffit pour s'extraire du peloton... Que faut t'il faire de plus désormais? Et lors de la montée suivante, je suis dans les dernières positions et laisser filer dans le plat qui suit. Plus que dans les jambes, c'est surtout dans la tête que cela vient de lâcher. 12ème à l'arrivée et contrairement à la semaine passée, c'est une impression de découragement qui prédomine.

lundi, avril 13, 2009

2ème course de la saison

Béotien que je suis sur ce type d'épreuve (courses en circuit), découvert l'an dernier seulement, nombre de subtilités m'échappent encore. Par exemple sur les répartitions des coureurs sur chaque course en fonction de leur catégorie et de leur fédération. Ainsi à mon arrivée sur place, on m'inscrit sur la course des catégories 1, celle des catégories 2, elle, étant déjà partie depuis une heure.... Le circuit est aussi simple qu'un quasi-rectangle bornant des parcelles de champ, il est balayé par le vent, ce qui nous évite l'averse possible annoncée.
Début rapide, comme il sied à ce type de course, avec attaques et contre attaques qui fusent... A l'échauffement, outre le virage piegeux sur la droite en bas d'une descente (point D) avec ce qu'il faut de poussière en son milieu pour me faire croire tout l'après midi, qu'il est possible de finir assez facilement dans le champ (de pommes de terre?), j'ai reperé que la seule montée (faux plat montant serait un terme plus approprié, situé après E) un peu plus longue est bordée d'un talus contre lequel j'espère me serrer à chaque tour et vaguement m'abriter du vent venant de 3/4 face. A un moment (au 4ème tour d'après le graphique de puissance, avec un sprint à 900 watts quelques secondes), je suis à deux doigts de perdre le contact avec les meilleurs, un relais un peu trop long quelques secondes avant, le virage piège bouclé en 8ème position, un peu trop lentement par rapport à mon prédécesseur, 5 mètres alors de vent à combler, qui se creuse un peu plus chaque seconde. Heureusement, lors de ce type de course, il y'a des moments de fortes allures suivies de temps de repos, où il est possible de revenir si l'on a insisté un peu sans trop se mettre dans le rouge. Je rejoins la tête après un demi-tour. Le cardio fréquencemètre ne marche pas en ce moment, mais il a du culminer à certaines hauteurs.... Une échappée de 4 coureurs part, en milieu de course, leur accélération étant si forte qu'aucune volonté de suivre ne me traverse l'esprit. Nous ne sommes que 3 à relayer alors, un coureur protégeant son leader devant. Mais devant un adversaire cède et nous le récupérons. L'avantage numérique joue désormais en notre faveur et au bout de plusieurs tours la jonction est faite. Encore de nouvelles attaques, mais cette fois ci je suis assez bien placé et/ou moins surpris pour suivre et/ou boucher les trous. Dans les derniers tours, j'essaie d'appuyer très fort sur les pédales sur plusieurs faux plat montant, afin d'empêcher toute nouvelle attaque. Ma stratégie n'est pas encore très claire, nous ne sommes plus que 5, et même si à 2 tours de la fin, j'ai creusé un écart de quelques mètres lors de la montée, il semble difficile de se détacher tout seul. J'effectue la dernière boucle devant, suivi par 4 coureurs, plus forts que moi. A 200 mètres de la ligne, le sprint se lance et je franchis la ligne 5ème.

Après course, les chiffres sont éloquents sur l'intensité mise dans cette course: 313W comme puissance normalisée sur 1 heure (IF=1.02). En théorie, la puissance normalisée sur une heure est l'un des 7 moyens d'évaluer sa puissance FTP. Mon capteur de puissance était bien calibré, mais dans la semaine un test sur 20 minutes m'a donné une FTP de 307W. Je préfère rester sur cette dernière valeur pour le moment. La puissance normalisée sur la durée de l'épreuve fut de 302W pour 1h52mn. A ce sujet, il est bon de rappeler ici un autre travers de l'entrainement par la puissance, signalé par Joe Friel. Il ne s'agit pas en course de produire sa meilleure puissance (moyenne ou normalisée) afin de montrer à son éventuel entraineur que l'on a fait le maximum. Il s'agit juste de réaliser la vitesse moyenne la plus élevée et si possible plus élevée que celle de ses adversaires... Ceci dit, Il est vrai que ma façon de courir va souvent plus dans le premier sens que dans le deuxième et ce par un manque d'expérience tactique. Il faut que j'apprenne à me réfréner même si le fait de courir devant, j'en suis persuadé, permet de mieux gérer mon potentiel, en ne subissant pas les cassures et autres accélérations lors des sorties de virages (dans lesquels je passe encore quelques kilomètres/heure moins vite que les autres), mais également en restant sous pression en permanence, concentré sur l'effort. Peu m'importe si cela ne paie pas, c'est même plus gratifiant de penser que l'on pèse ainsi, même partiellement, sur la course. Des progrès sont également à faire sur la capacité d'accélération, mes adversaires semblant particulièrement explosifs lors de leurs démarrages. En conclusion, je me suis bien amusé lors de cette journée et c'est difficile de trouver le sommeil le soir, allongé, les yeux au plafond, à refaire dans sa tête la course encore et encore...

dimanche, avril 12, 2009

Objectifs 2009

Pour cette année, il n'y aura pas de buts chiffrés pour ma FTP ou le résultat de tests CP20. Jusque là, je me fixais (et réalisais), une progression de 5% par an sur ces valeurs. Il est de plus en plus probable avec le volume annuel d'entrainement fixé (350-400 heures) qu'une certaine limite soit en passe d'être atteinte, et cela serait très satisfaisant si cette année, le graphe ci contre des montées de la région se teinte de vert encore une fois. Signifiant simplement que je roule réellement un peu plus vite que l'année précédente.

La saison 2009 sera bien découpée. En 3 parties bien distinctes. Par le passé, il m'a semblé, qu'une fois la saison des courses lancée, j'ai du mal à suivre un fil directeur clair au niveau de mon entrainement. Ce qui peut à terme, être source de démotivation ou de saturation. Cette fois ci, je vais essayer d'être plus rationnel au niveau du type des courses A visées, en essayant de les regrouper dans une plage de temps d'environ un mois et d'intercaler à chaque fois, après une phase de repos, un entrainement progressif et ciblé afin de pouvoir être le mieux préparé possible pour répondre aux besoins spécifiques de ces courses.

Ainsi, la première période qui débute en avril comporte essentiellement des courses en circuit. La deuxième période s'étend de mai à juillet avec comme objectif d'apprendre encore sur ce type de course (cyclosportive très montagneuse) où j'ai le plus de difficultés malgré un entrainement souvent réalisé sur ce type de terrain... Enfin la troisième période, s'étendra d'août à octobre avec les grimpées chronométrées comme fil rouge. Les quelques cyclosportives courues dans les périodes 1 et 3, ne seront vues que comme des courses de préparation avec comme seul objectif d'accumuler du TSS ou de reconnaitre le terrain pour des éditions futures. Il s'agira donc d'essayer pour chacune des périodes:

1) Changer de catégorie à l'issue des courses de fédération
2) D'expérimenter, apprendre, et faire le mieux possible sur la Marmotte
3) Viser le podium dans la catégorie des 40-50 ans sur les grimpées chronométrées

L'an passé, j'étais un spectateur sur le bord de la route, lors de la grimpée de la Bastille. Cette épreuve très particulière m'avais jusque là rebuté, interloqué par l'apparente incongruité de cet effort (réaliser 2 montées très abruptes à 14% de moyenne de 9 à 10 minutes avec des passages à plus de 20%). Depuis, séduit, j'ai complètement changé d'avis et n'ai qu'une envie: y être. Pour le reste, la première partie de ma saison commence demain.

dimanche, avril 05, 2009

1ère course de la saison

Les jours précédents

Deux exercices de Thibault sur home trainer, jeudi et vendredi, et une séance réduite samedi contenant quelques accélérations courtes mais appuyées dont une pendant 30 secondes à 735W (+19W). Un peu inquiet par ces 3 séances en 3 jours juste avant une course, je suis rassuré par l'étude du PMC qui m'indique un TSB de -1 pour dimanche. Les jambes feront un peu mal mais à priori, selon le modèle, il n'y a pas de fatigue excessive accumulée.

Dimanche
Échauffement rapide et intense, terminé par un sprint et placement sur la ligne de départ. Les premières minutes de course ne sont qu'un tourbillon de virages, d'accélérations, freinages. Il me semble doubler par la gauche nombre de coureurs, mais dans chaque ligne droite, je vois la tête du peloton grossir et grossir comme si par quelque sortilège, certains passaient au dessus de moi... Dans ce maelstrom, il m'est impossible d'indentifier en y repensant la première montée de 3 kilomètres. Avalée. En revanche, le peloton se délite dans la 2ème montée, où les premières cassures se créent. Je suis encore loin des tous premiers et j'attrape la fin des 80 premiers avant la descente. Dans la 3ème montée, je suis surpris de trouver l'allure lente au pied. J'interpelle les coureurs devant moi pour forcer le passage et je reviens dans les 20-30 premiers en profitant des virages pour doubler par l'extérieur. Au sommet, on aperçoit les premières escarmouches avec des filets de coureurs cherchant à s'extraire de la glue du peloton de tête. Mauvaise idée alors, je me laisse glisser en fin de peloton juste avant la descente, où dans un virage, il me semble que mon pneu avant se dégonfle, le temps de vérifier et de me rassurer, j'ai pris une centaine de mètres de retard sur le peloton de tête. Bien que parvenant à revenir, je ne m'imagine pas alors que pédaler si fort en descente peut faire aussi mal aux jambes. La 4ème difficulté survient plus loin, précédé d'un pont qui finit encore plus d'étirer la grosse cinquantaine (ou centaine) d'unités que nous sommes et où je me présente bon dernier. De toutes façons les jambes font encore mal de l'effort précédant et c'est inutile d'espérer rattraper les dizaines de mètres de retard pris par ma seule faute. Le peloton se scinde alors en plusieurs groupes qui partiront chacun à leur allure vers l'arrivée, sans se revoir et après avoir enjambé les trois dernières difficultés. La moyenne de mon groupe (le 3ème) est élevée (~36km/h) sur ce profil assez peu exigeant. Je sors à 4 kilomètres de la ligne mais suis repris au bout de quelques minutes. 49ème/630. Que retenir? Rouler devant. Rouler devant. Rouler devant. Rouler...

mercredi, avril 01, 2009

Rouler plus vite

Jusqu'à présent, je pensais que le matériel avait une part dans les performances d'un cycliste, mais non prépondérante, et que l'essentiel de ma concentration devait porter sur l'entrainement et le développement de mes capacités physiques. Je crois avoir complètement changé d'avis depuis la découverte de ces derniers jours. Il s'agit d'une petite pièce (photo de gauche), dont l'effet est pourtant inversement proportionnel à la taille, à monter sur la roue du vélo possédant un capteur de vitesse:
Il doit être placé soigneusement, à équidistance de l'axe, et à l'opposé du premier aimant (photo de droite). Monté seul, ce dernier provoque un balourd important sur la roue. Avec un deuxième aimant, la répartition des masses est parfaite, supprimant le défaut précédant et procurant une bien plus grande facilité de roulement en permettant de conservant pleinement l'inertie du mouvement, une fois lancé.

Si l'on regarde les performances relevées récemment sur le terrain (tableau ci dessus), sur la même montée avec et sans le deuxième aimant, il est évident que la progression en vitesse (dernière colonne) est tout simplement impressionnante. D'autant plus que la puissance nécessaire fut à peu près identique dans les deux cas (~300W), ce qui souligne l'économie ainsi réalisée. La seule chose qui m'intrigue encore vient que le gain en temps est encore marginal. Surement que les jambes n'étaient pas à la hauteur ce jour là. Mais peu importe, je roule désormais plus vite.