DFU
Derrière ces initiales, Défi des Fondus de l'Ubaye, une noble cause et un menu assez copieux pour passer une journée dans l'un des endroits de France où la concentration de cols de plus de 2000m est peut être la plus élevée. Autour de Barcelonnette se dressent en effet les cols d'Allos, Cayolle, Bonnette, Vars qui culminent au delà de la limite précitée. En écrivant les objectifs pour l'année en cours, je pensais à ce rendez vous. Et pour le deviner, il fallait lire entre les lignes... De la prudence donc, car je n'avais prévu aucune préparation spécifique pour cette journée. C'est la dernière sortie en Chartreuse (~4500m de dénivelée) qui a donné le feu vert.
Lever 4h30 pour un départ à 5h30 aux premières lueurs du jour. Nous sommes un peu moins d'une centaine à dévaler les faux plats vers la première difficulté du jour. Une route qui bifurque sur la droite, se cabre, et immédiatement, chacun d'entre nous recherche et applique son tempo en prévision des longues heures devant soi.
1) Col de Pontis
2) Col Saint Jean
Sur la rive opposée à la rivière de l'Ubaye et contrairement à son alter ego Pontis, il est roulant et il permet déjà de revoir les premiers passer. En effet, c'est une spécificité originale de ce défi. Tous les cols exceptés le numéro 1 se font en aller et retour: on descend par le versant par lequel on est monté. Une complicité qui heure après heure se noue entre les participants et des encouragements constants de ceux qui descendent, au sourire de plus en plus grand, à ceux qui montent, au sourire de plus en plus semblable à un rictus.
3) Col d'Allos
4) Col de la Cayolle
5) Col de la Bonnette
6) Col de Vars
7) Saint Anne
La montée vers cette station de ski est la dernière difficulté de la journée. Enfin à l'ombre. Après une dizaine d'heures à rouler seul, un cycliste me rejoint et nous finissons ensemble les derniers kilomètres de montée de ce défi. Retour à vive allure, grand plateau. Il est 21 heures au point d'accueil avec un temps de 15h30 dont 14h06 de vélo sur 310kms.

Objectif atteint avec les 7 cols réalisés avant la nuit. C'est également mon 2ème périple de plus de 300 kilomètres en montagne. Mais la déception pointe, en étudiant les puissances développées lors de chaque montée, lorsqu'il s'avère qu'elles sont plus basses que prévues. C'est seulement 15 watts de mieux en moyenne par rapport à mon tour du Mont Blanc 2005, de difficulté comparable (325kms, 7400m d'ascension) il y'a 3 ans déjà. Or, ma FTP a progressé d'environ 45 watts durant ce laps de temps et même à une intensité de 0.6-0.7 cela aurait du faire une progression d'environ 30 watts. Au BRA 2007, 5200m de dénivelée sur des cols aussi longs et aussi hauts, IF a varié entre 0.77 et 0.82, bien aidé, il est vrai, par des températures limitées entre 10 et 20°C. Ici, l'intensité d'effort, de 0.86 dans Pontis, passe à 0.77 dans St-Jean, 0.70 dans Allos puis plafonne à 0.65 environ dans Cayolle, Vars, St-Anne et même 0.62 dans le col de Bonette particulièrement long, il est vrai, avec 2 heures d'ascension. On peut bien sûr incriminer la température, mais elle ne fut pas si extrême que cela (entre 20 et 30°C). En outre, j'ai essayé au mieux de m'en protéger en portant attention à une hydratation régulière (toutes les 5mns), en roulant avec une casquette humide et avec un bidon dédié à m'asperger aussi souvent que possible. Il y'a peut être une autre raison que j'ai encore du mal à cerner pour expliquer ces 15-20 watts qui ont manqué et rouler à une intensité d'effort d'au moins 0.7. Manque d'entrainement spécifique sur des sorties de plus de 6 heures, avec de longs cols, ou bien tout simplement la fin d'un cycle avec un pic de forme derrière moi?
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