samedi, juin 14, 2008

7 heures en Chartreuse

La boucle prévue, en forme de 8 sur la carte, englobe huit cols (Coq, Cucheron, Cluse, Egaux, Granier, Cucheron, Porte, Vence) et permet d'effacer près de 4500 mètres de dénivelée. Idéale pour se tester sur un long parcours montagneux. La règle de base que j'applique au delà de 3000m d'élévation est 80%FTP pour la puissance à produire dans chaque col, soit actuellement ~255W. Mais au départ, j'ai plus en tête 240W voire 250W la faute à un rhume survenu la veille. Un choix peut être un peu conservateur, on le verra mais qui assure de voir la fin sans risque de défaillance.

Le lecteur qui m'accompagne possède lui aussi un Canyon F10. Il est rompu également aux rugueux cols du massif et nous avons le même niveau. Sa progression est impressionnante cette année. C'est donc côte à côte, sur des braquets équivalents, que le col du Coq est franchi à 8 heures du matin dans une fraicheur relative qui nous accompagnera toute la journée. Cucheron est franchi à un bon rythme mais en discutant nous ralentissons insensiblement dans la première partie du col de la Cluse. Nous nous concentrons à nouveau sur l'effort et le rythme commence alors à s'élever. Dans Granier, les premières accélérations de l'un puis de l'autre avivent encore l'allure. Je pense alors aux deux conséquences possibles de ce type d'accélération soudaine qui sollicite fortement la filière anaérobie: soit par une augmentation vive du flux sanguin, les déchets produits sont plus fortement évacués des muscles, soit la brusque élévation de la consommation de glycogène finit de vider le réservoir disponible... C'est heureusement la première conséquence qui se ressens le plus, car nous nous alimentons consciencieusement à chaque sommet de col et à une intensité de 80%FTP, la combustion par lipolyse est encore assez importante (de l'ordre d'au moins 30%). Dans le Cucheron, nous finissons à belle allure, puis je boucle seul Porte et Vence, avec un léger fléchissement dans les derniers kilomètres du col de Porte.

Le récapitulatif des intensités d'effort est reporté dans le tableau de droite. Les intensités d'effort de la même sortie l'an passé (tableau de gauche) révèle bien que cette règle de 80% FTP (IF=0.80) était trop prudente puisque 7 cols sur 8 avaient été franchis avec un rythme supérieur (IF=0.82 en moyenne) contre seulement 4 sur 8 cette année. Néanmoins, par rapport au tour de l'an passé, les progrès en terme de temps de passages sont notables grâce à un rapport puissance FTP/poids nettement plus élevé (4.6W/kg contre 4.2W/kg):

Le passage qui m'a le plus réjoui, c'est celui du col du Coq avec une impression de facilité en 1h01 (-5mn30s). C'est extraordinaire de passer tranquillement ce col difficile, qui n'offre aucun répit, à cette allure, alors qu'il y'a 3 ans, je devais batailler à l'extrême limite de mes possibilités d'alors pour ne serait ce qu'approcher ce temps...

En conclusion, très belle sortie, avec à la clé, des points intéressants:
-Mes précédents essais (hydratation avec boisson énergétique uniquement, bien que suffisante en théorie avec une consommation de 70g glucide/h) a un redoutable inconvénient pour certains estomacs dont le mien: troubles gastriques avec acidité et ballonnements. L'appareil digestif ne supporte pas d'être rempli uniquement de liquide visiblement: il lui faut un minimum d'aliments solides.
-Il m'est possible de rouler à des intensités élevées (100-110% FTP) quelques minutes, même après plusieurs heures à L3, sans subir de contrecoup.
-Jambes peu marquées le lendemain et ce malgré le rhume, qui n'a pas eu de conséquence néfaste en terme de performance ou de récupération pendant et après cet effort prolongé.
-Il n'est pas nécessaire d'enchainer des sorties longues (>5h) semaine après semaine pour garder l'aptitude à rouler longtemps, même si une base aérobie solide semble au moins requise

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour le rhume, je partage ton point de vue. Pas d'impact sur la performance comme j'ai pu le vérifier cet hivers.

Cette sortie ressemble beaucoup au cumul des 3 ventoux par ses 3 faces (140 km / 4400 m D+).
Effectivement, comme toi, j'ai noter qu'entre un effort "relativement facile" entre 75 / 80 % Fc (que l'on tiens / repète très longtemps) et un "a bloc" à 90 %, sur un col d'un heure d'effort, la différence en temps tourne à moins de 5 mn.

Y'a un "double effet KISSCOOL" quelques part sur l'endurance et/ou le rendement autour de la zone du seuil que je ne m'explique pas vraiment bien.


Sportivement

Gester

bugno a dit…

Salut Gester, en chiffres oui il y'a ressemblance. Mais en difficulté, il semble que 3 Ventoux, de par la longueur, la difficulté et l'altitude (voire les conditions météos, chaud, froid, vent) sont un ton au dessus non?

Anonyme a dit…

Hello Bugno.
C'est ma fois un parcours sur mes routes d'entrainement! La veille, j'ai fait également un enchainement équivalent, mais avec des montées bien différentes.
Avec un entrainement comme celui-là, tu vas être prêt pour affronter la Marmotte. Tu y vas cette année??

Sébastien
(http://voiron.cyclosport.over-blog.com)

bugno a dit…

Salut Seb,

Quiconque roule sur ce magnifique terrain de jeu qu'est le massif de la Chartreuse doit s'attendre à te voir un jour ou l'autre : samedi, nous vous avons croisé dans la descente du Cucheron avant que nous ne fassiez la montée vers le cirque de Saint Même.

Pas de Marmotte pour 2008, j'ai une petit aversion pour le monde sur les routes ce jour là. Mais je reviendrai un jour pour améliorer mon très modeste 11h20 de 2004 :-)