vendredi, mai 01, 2009

4ème course de la saison

Une seule séance intense cette semaine entre dimanche et cette course. Après deux jours sans vélo, je m'applique à répéter sur home trainer des simulations d'attaques: accélération à L6 pendant 30 secondes, puis plusieurs minutes à L4 et enfin, un nouveau sprint sur 10 secondes. Si le travail dans chaque zone de puissance est important, l'aptitude à passer d'une zone à l'autre l'est également. Le point intéressant de cette séance est que je retrouve la sensation éprouvée lors des premières minutes d'une grimpée chronométrée, départ très rapide et accélération (L6) puis ralentissement et récupération difficile à L4/L5 une fois que les groupes de niveau se sont composés. L'autre point à noter, c'est que lors de la période à L4/L5, je maintiens une cadence assez élevée (95tr/mn), comme si cela me permettait de mieux récupérer au niveau des jambes, mais surtout de maintenir un certain niveau de puissance qui, sans cela, aurait tendance à faiblir peu à peu... Pour un effort en solitaire à L4/L5, j'aurai eu tendance à rechercher une cadence de 75tr/mn voire plus bas. Ceci montre ici toute l'équivoque de la détermination, pour une puissance donnée, d'une fréquence de pédalage optimale. Car celle ci dépend du passé et du futur de l'effort, de sa durée, mais aussi peut être d'une certaine synchronisation avec le rythme respiratoire du moment...

Ces accélérations de 30 secondes reproduisent plus ou moins l'effort demandé sur le circuit qui nous est proposé ce vendredi. En fait, à l'échauffement je repère que la montée se décompose en une première partie de 35-40 secondes d'un pourcentage relativement constant, suivi d'un replat et d'une nouvelle partie avec pourcentages positifs, mais plus variables. Il est clair qu'une attaque pourrait se faire ici, le faux plat descendant permettant ensuite de créer des écarts si les poursuivants se relèvent alors pour récupérer...


Le début de course est calme et j'en profite pour prendre immédiatement la tête du peloton afin de juger de la vitesse à adopter dans chacune des courbes du circuit. Pas de virage piège cette fois ci. La première montée est effectuée presque tranquillement (39s@395W), il est vrai que 32 tours nous attendent. La première accélération est lancée dans le faux plat descendant qui suit. Pendant quelques tours, les tentatives d'offensives fusent, dont l'effet est surtout de réduire la taille du peloton initial (~25 unités). Il est difficile de se rappeler le moment exact mais assez rapidement, je crois, nous ne sommes plus que 7 dans une échappée dont 3 coureurs de la même équipe. On me houspille: "Allez roule!". Je ne critiquerai jamais quelqu'un parce qu'il ne prend pas un relais : peut être qu'il s'économise, qu'il y'a une raison tactique, ou tout simplement qu'il n'a plus de jambes. Mais la coopération ou non de coureurs fait partie des vicissitudes de la course, comme le vent, la qualité du revêtement, ou un bris de matériel. C'est faire preuve d'intelligence et de sagesse de faire avec. Cet énervement, faiblesse à mes yeux, de la part de plusieurs adversaires, semble en outre provenir de l'équipe dominante ce qui est un peu fort, d'autant qu'il y'ait peu de chances alors que cela revienne de l'arrière. Je fais part de la même faiblesse en m'énervant également et en répondant vertement "Je roule si j'ai envie, c'est clair ?!". La stratégie élaborée est d'attendre le plus tard possible et, pour ne pas me faire surprendre comme il y'a un mois, soigneusement deviner et répondre aux attaques qui se succèdent. Elles viennent essentiellement des 3 coureurs au même maillot selon un scénario identique: attaque puis contre-attaque. Je suis décidé à ne répondre uniquement qu'aux contre attaques et surtout si deux équipiers tentent de partir en même temps. J'essaie de me protéger au mieux du vent en essayant de ne pas systématiquement aborder en tête la montée dans laquelle, des encouragements, venant d'un lecteur du blog, font plaisir ;-). Aux phases de forte tension, succèdent des phases de calme. Du premier graphique ci contre, il est difficile d'extraire des données brutes de puissance (jaune), vitesse (bleu), cadence (vert), ces différentes phases. En lissant les données sur 5 minutes, l'on obtient le graphique du bas où se détachent mieux les différentes phases, avec une périodicité de 15-25 minutes. L'on note également que la cadence de pédalage descend à 80tr/mn dans les phases de calme pour remonter naturellement à 95tr/mn dans les phases intenses, ceci afin de pouvoir répondre plus facilement aux attaques.


Cette fois ci, les compteurs ont tout enregistré ce qui permet de mieux se rappeler des instants exacts des différents mouvements. Si j'en crois donc la courbe des pulsations cardiaques, c'est à 3 tours de la fin lors d'une accélération au train que je creuse un écart (la fréquence ne redescend plus à 70% comme auparavant, je suis désormais seul à rouler et ne récupère donc plus). Personne ne semble réagir derrière et j'insiste jusqu'au sommet puis au début du faux plat descendant. Une centaine de mètre d'écart se crée et cela serait dommage de ne pas profiter des secondes gagnées même si cela sort du plan établi et reste alors partagé entre deux tactiques, rouler fort ou s'économiser un peu (option choisie, ce qui à la réflexion fut une erreur) avant l'offensive finale des meilleurs éléments. Je jette de temps en temps de brefs regards vers l'arrière, et la fin de l'avant dernier tour est le théâtre de l'attaque décisive. Rejoint dans le faux plat descendant, j'aborde à bloc la montée suivante (33s@533W) et me fais doubler un peu avant le replat. Le découragement me fait cesser de pédaler quelques secondes au lieu d'essayer de m'accrocher dans la 2ème partie de la montée. Je repars avec 2 autres coureurs mais lors de la dernière montée, je fais à nouveau l'erreur de mener dans la côte et me fais dépasser de façon imparable. 5ème. Il reste encore beaucoup à apprendre :-)

2 commentaires:

Matthieu a dit…

5ème! Bravo!
Avec plus d'expérience, tu vas pouvoir de l'ambition!
Bonne continuation!

bugno a dit…

Salut Matthieu, merci et bon entrainement, je vois que tu roules fort en Oisans :-)