9ème course de la saison
L'an passé, cette épreuve avait peut être été pour moi une révélation. Ou du moins un aperçu de ce qu'une course peut procurer comme sentiments forts lorsque le relief n'impose pas une sélection implacable et définitive lors des premiers kilomètres. Quelque chose que la langue anglaise formulerait de façon concise par "Cycling is fun, but racing is exciting".
Devant toujours
Dès la première montée, effectuée prestissimo par le peloton (3mn40@386W), un ralentissement se produit à quelques hectomètres du sommet et sur la lancée j'en profite pour passer devant et boucler la descente sur un revêtement parfait. En bas, dès que l'allure ralentit, je m'efforce régulièrement de repasser devant, moins pour relancer l'allure que pour pouvoir entamer chaque bosse idéalement placé et ainsi amortir les accélérations. Cette stratégie, en avant garde, sans se préoccuper de ce qui se passe derrière soi, vire à la caricature quand la
course fait demi tour suite à une erreur d'aiguillage. Je suis alors quelques mètres devant tout le monde, et me retrouve en une fraction de seconde derrière le 1er groupe, lui même étant derrière le 2ème groupe qui a pris la bonne route! Mais l'allure semble encore modérée et les montées suivantes ne décantent pas encore la situation (puissance normalisée 1ère heure: 293W). Tout le monde semble attendre, mais le temps passe (lors de la 2ème heure, la puissance normalisée s'établit à 262W) et les quelques coureurs qui se dégagent du peloton, sortent plus ou moins au train et sont souvent repris un peu plus loin. La première vraie accélération a lieu dans la remontée qui suit le col de Parménie. Mais les pentes modérées qui suivent prédisposent encore à temporiser.

Tournant de la course
C'est un peu avant le sommet suivant que la sélection intervient. L'inconvénient de rouler dans les toutes premières positions est que lorsque l'attaque part de derrière à un moment inattendu, on perd très vite du temps, d'autant plus si la différence de vitesse avec l'attaquant est grande. Néanmoins, j'arrive à accrocher un groupe de sept unités qui se forme dans les faux plats et la descente qui suivent. 3 coureurs sont alors échappés devant nous. Dans la longue partie du plat qui ramène vers l'arrivée, je n'ai pas le courage de relayer et crains de payer ma stratégie du début, les jambes commençant à tirer. Toutefois, ce groupe est constitué de grands gabarits et sachant que la fin du parcours est plus pentue, je pense alors que la tendance peut s'inverser en s'écomonisant enfin un peu.
Cela se confirme dans les deux dernières montées où à chaque fois, je peux accélérer vers la fin et reprendre des coureurs. Si pédaler en force (65-75tr/mn) est le moyen le plus efficace de produire de la puissance sur des grimpées chronométrées (dont la durée est inférieure à 1h), les dernières sorties de 4h-5h en montagne m'ont rappelé que lorsque les jambes sont fatiguées et font mal, en fin de parcours, il est quand même possible de soutenir des intensités très intéressantes (~90% FTP) lors des ultimes pentes en usant de vélocité à 80-90 tr/mn. A condition bien sûr d'avoir encore de l'énergie et donc de s'être correctement alimenté. Je franchis la ligne 5ème sur une soixantaine mais classé 4ème au temps. Les mystères du chronométrage.
Incidents
A nouveau de la réussite ce dimanche avec par deux fois, la chaine qui tombe des plateaux, une fois à droite du grand, l'autre fois à gauche du petit. Peut être une conséquence d'un rég
lage encore imparfait du dérailleur suite au remontage des plateaux ovales Q-Rings, il y'a deux semaines. Calmement, en manœuvrant le dérailleur, j'ai le temps de remettre les maillons sur les dents mais à chaque fois cela se produit dans les premières positions et donc quelques secondes de répit pour ne pas me faire distancer par le groupe. L'autre incident, moins classique celui ci, et plus amusant, est à nouveau venu de mon porte bidon arrière. Le bidon s'est glissé entre les anneaux de ce dernier et frotte tellement sur le pneu que cela provoque l'usure du plastique et une fuite du liquide! Un coureur me fait heureusement remarquer le problème, car à vrai dire je n'avais rien senti jusque là...

Conditions
Les conditions étaient idéales pour moi avec une température variant entre 10 et 20°C. Mon corps a alors son meilleur rendement et les crampes, qui pourraient se produire sur ce type de parcours, ne surviennent pour moi qu'à des températures plus élevées (15-25°C). La consommation fut de deux bidons de 0.9 litres contenant 140g de glucose et 4 barres, soit un total de (2*140+4*20)=360g/5h~70g/h, c'est à dire la limite supérieure recommandée, j'ai d'ailleurs eu quelques douleurs gastriques.
Conclusion
