dimanche, septembre 28, 2008

9ème course de la saison

L'an passé, cette épreuve avait peut être été pour moi une révélation. Ou du moins un aperçu de ce qu'une course peut procurer comme sentiments forts lorsque le relief n'impose pas une sélection implacable et définitive lors des premiers kilomètres. Quelque chose que la langue anglaise formulerait de façon concise par "Cycling is fun, but racing is exciting".

Devant toujours
Dès la première montée, effectuée prestissimo par le peloton (3mn40@386W), un ralentissement se produit à quelques hectomètres du sommet et sur la lancée j'en profite pour passer devant et boucler la descente sur un revêtement parfait. En bas, dès que l'allure ralentit, je m'efforce régulièrement de repasser devant, moins pour relancer l'allure que pour pouvoir entamer chaque bosse idéalement placé et ainsi amortir les accélérations. Cette stratégie, en avant garde, sans se préoccuper de ce qui se passe derrière soi, vire à la caricature quand la course fait demi tour suite à une erreur d'aiguillage. Je suis alors quelques mètres devant tout le monde, et me retrouve en une fraction de seconde derrière le 1er groupe, lui même étant derrière le 2ème groupe qui a pris la bonne route! Mais l'allure semble encore modérée et les montées suivantes ne décantent pas encore la situation (puissance normalisée 1ère heure: 293W). Tout le monde semble attendre, mais le temps passe (lors de la 2ème heure, la puissance normalisée s'établit à 262W) et les quelques coureurs qui se dégagent du peloton, sortent plus ou moins au train et sont souvent repris un peu plus loin. La première vraie accélération a lieu dans la remontée qui suit le col de Parménie. Mais les pentes modérées qui suivent prédisposent encore à temporiser.

Tournant de la course
C'est un peu avant le sommet suivant que la sélection intervient. L'inconvénient de rouler dans les toutes premières positions est que lorsque l'attaque part de derrière à un moment inattendu, on perd très vite du temps, d'autant plus si la différence de vitesse avec l'attaquant est grande. Néanmoins, j'arrive à accrocher un groupe de sept unités qui se forme dans les faux plats et la descente qui suivent. 3 coureurs sont alors échappés devant nous. Dans la longue partie du plat qui ramène vers l'arrivée, je n'ai pas le courage de relayer et crains de payer ma stratégie du début, les jambes commençant à tirer. Toutefois, ce groupe est constitué de grands gabarits et sachant que la fin du parcours est plus pentue, je pense alors que la tendance peut s'inverser en s'écomonisant enfin un peu.

Cela se confirme dans les deux dernières montées où à chaque fois, je peux accélérer vers la fin et reprendre des coureurs. Si pédaler en force (65-75tr/mn) est le moyen le plus efficace de produire de la puissance sur des grimpées chronométrées (dont la durée est inférieure à 1h), les dernières sorties de 4h-5h en montagne m'ont rappelé que lorsque les jambes sont fatiguées et font mal, en fin de parcours, il est quand même possible de soutenir des intensités très intéressantes (~90% FTP) lors des ultimes pentes en usant de vélocité à 80-90 tr/mn. A condition bien sûr d'avoir encore de l'énergie et donc de s'être correctement alimenté. Je franchis la ligne 5ème sur une soixantaine mais classé 4ème au temps. Les mystères du chronométrage.

Incidents
A nouveau de la réussite ce dimanche avec par deux fois, la chaine qui tombe des plateaux, une fois à droite du grand, l'autre fois à gauche du petit. Peut être une conséquence d'un réglage encore imparfait du dérailleur suite au remontage des plateaux ovales Q-Rings, il y'a deux semaines. Calmement, en manœuvrant le dérailleur, j'ai le temps de remettre les maillons sur les dents mais à chaque fois cela se produit dans les premières positions et donc quelques secondes de répit pour ne pas me faire distancer par le groupe. L'autre incident, moins classique celui ci, et plus amusant, est à nouveau venu de mon porte bidon arrière. Le bidon s'est glissé entre les anneaux de ce dernier et frotte tellement sur le pneu que cela provoque l'usure du plastique et une fuite du liquide! Un coureur me fait heureusement remarquer le problème, car à vrai dire je n'avais rien senti jusque là...

Conditions
Les conditions étaient idéales pour moi avec une température variant entre 10 et 20°C. Mon corps a alors son meilleur rendement et les crampes, qui pourraient se produire sur ce type de parcours, ne surviennent pour moi qu'à des températures plus élevées (15-25°C). La consommation fut de deux bidons de 0.9 litres contenant 140g de glucose et 4 barres, soit un total de (2*140+4*20)=360g/5h~70g/h, c'est à dire la limite supérieure recommandée, j'ai d'ailleurs eu quelques douleurs gastriques.

Conclusion
Les chiffres 2007 et 2008 sont étonnement proches sur des parcours pourtant différents. J'ai pu noter cette année, malgré tout, des allures un peu moins soutenues lors des phases les plus critiques de la course. Allure moins élevée ou meilleure gestion de l'alimentation, toujours est il que j'ai pu éviter cette année la défaillance de fin de course et améliorer ainsi mon classement. Voir également les récits d'Obelix, Seb et Fil.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Bugno,

Bravo pour tes perfs fin de saison, ça fait plaisir de voir tes progressions au fil du temps. Merci de tenir à jour ton blog comme ça avec tes analyses.
Je vois que tu as remonté les plateaux Rotor. Quelle en a été la raison? As tu ressenti plus de facilité en fin de course avec? voir moins d'acide lactique?
Merci
alban

bugno a dit…

Bonjour Alban et merci ;-). J'ai retrouvé le moral pour écrire régulièrement, il me reste plus qu'à trouver du temps pour écrire et publier toutes les idées que j'ai en tête sur mon entrainement et l'apport potentiel d'un capteur de puissance.
En ce qui concerne les plateaux Rotor, je dois avoir environ 20h avec et je préfère finir de collecter toutes les données avant de conclure une 2ème fois. Ils sont montés à nouveau car je voulais les tester lors d'une phase de l'année où mon niveau est stable et où potentiellement ils pourraient apporter un plus, c'est à dire lors des grimpées chronométrées:
-effectuées au seuil (forte production d'acide lactique)
-effectuées avec un braquet important (65-75tr/mn), le passage du point mort facilité est alors un atout

J'aurais du mal à conclure sur l'aspect subjectif (facilité en course, moins d'acide lactique), en revanche il se passe quelque chose avec... Mais quoi? J'espère avoir quelques chiffres bientôt.
So stay tune :-)

Obelix a dit…

Bravo, dis moi le podium n’est pas loin ! encore une cyclo et tu as le bouquet de fleurs ! Belle validation de tes dernières semaines d’entrainement…
Quand on compare 2007 et 2008 on est surpris par la similitude de tes chiffres précourse, en gros le potentiel avec lequel tu vas courir. Et le résultat est encore meilleur cette année, cela montre beaucoup de progrès dans l’utilisation de ce potentiel et aussi dans la startégie de course. Pour finir aussi probablement une augmentation de ta puissance normalisée au dessus de 2 ou 3 heures, comme nous en avons déjà parlé ici ou sur mon blog, je ne sais plus.
En tous cas, les dernières cartouches au dessus de 280w en fin de parcours sont vraiment intéressantes, bravo encore.

bugno a dit…

J'ai compris l'an dernier sur cette course que le placement était très important. Cela évite de faire des efforts en trop mais cela joue également sur le mental. En effet, ce qui est amusant c'est que la 1ère bosse est avalée à la même intensité (5,6W/kg) que l'an passé, mais en 2007 j'ai du m'accrocher alors que cette année, en tête j'ai vraiment cru (jusqu'à ce que je vois les chiffres après course) que le peloton s'économisait suite à l'allongement du parcours :-). Dis autrement, mieux vaut faire subir l'allure aux autres, que la subir. Psychologiquement, c'est mieux et cela permet réellement de diminuer la perception de l'effort.
En revanche, je ne suis pas du tout sur d'une augmentation de la puissance normalisée sur plusieurs heures. Je vais essayer de calculer un index d'endurance en regardant la pente du profil de puissance normalisée en 2008 et il est à craindre que cela soit le même qu'en 2007... Mais bon, c'est vrai que cette fois la course durait 5h au lieu de 4h30 et que la puissance normalisée est la même à ~260W.

Anonyme a dit…

Ton analyse sur le terrain des Q-ring avec un capteur de puissance va en interressé plus d'un!!Jusqu'à maintenant très peu d'etudes chiffrés existent, surtout au seuil. Je pense comme toi que s'il doit y avoir des améliorations, ça sera dans les moments critiques proche de son potentiel maxi. En supposant 2 % à 300 watts cela ne fait que 6 watts: comment le voir sans un capteur de puissance?
Merci d'avance pour tes investigations.
Alban

bugno a dit…

Le soucis de ma prochaine comparaison, c'est qu'en même temps que j'ai remis les Q-Rings, j'ai entamé un cycle de travail dont qui me fait progresser à chaque fois de 5 à 10 watts... Donc cela ne va pas être de facile de séparer les gains de l'entrainement et du matériel, mais on va essayer :-)