mercredi, août 20, 2008

En aveugle

Le compteur du capteur de puissance PowerTap me cause soucis depuis quelques jours. L'enregistrement des données (puissance, fréquence de pédalage, vitesse) se fait bien mais l'écran affiche des valeurs faiblardes, illisibles, comme si la pile était usée, ce qui n'est pas le cas. C'est l'occasion inespérée de comparer une séance L5 menée avec et sans les indications d'un capteur de puissance. L'exercice se déroule sur 5 répétitions des 1200 premiers mètres du col du Coq.

A droite, ma séance du jour (FTP 305W), menée donc aux sensations lors du début (la pente s'accentue au fur et à mesure), en se fiant ensuite au compteur de vitesse du Polar 710i (la pente est régulière après la première minute et ma vitesse cible est alors 14-15 km/h). Enfin, au sommet je dois vérifier au chronomètre que la durée de l'effort est bien de 4mn30-4mn40 pour que la puissance moyenne tombe bien dans la zone L5 soit 105-120% FTP (traits pointillés jaunes sur le graphe). Au retour de la séance, surprise en analysant la première montée: 390W de moyenne pendant 4mn22s et 128% de FTP! J'ai démarré trop fort, le compteur de vitesse me l'indiquait bien (15-16km/h) mais une fois lancé il est difficile alors de lever le pied... Pas de surprise ensuite, les puissances moyennes développées baissent à chaque répétition.

A gauche, une séance début juillet (FTP 315W), à l'aide du capteur de puissance, même lieu, où j'ai pu rester parfaitement dans la zone L5 tout au long de la séance et accélérer dans les dernières répétitions. Il est donc possible de mener une séance L5 aux sensations, mais comme on peut le voir sur cet exemple, même en connaissant parfaitement le terrain, même avec un compteur de vitesse et un chronomètre pour vérifier l'intensité de son effort, il est très difficile de faire des répétitions à puissance moyenne constante. Je ne peux pas dire que la séance du jour était de qualité moindre (elle fut même rassurante, indiquant que ma PMA ne semble pas impactée par ma baisse de forme des dernières semaines, seule la capacité de maintenir un pourcentage de cette PMA sur des durées supérieures à 5-10 minutes semble touchée) mais le capteur de puissance facilite, à mon sens, la réussite d'une séance en évitant de démarrer trop fort ses intervalles.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne suis pas aussi convaincu que toi... Sur l'ensemble des 5 fractionné, la puissance moyenne n'est-elle pas proche ?

Des écarts à priori aussi faibles engendrent-ils des effets physiologiques / surcompensations si différents ?

Je reste d'accord sur le fait que le premièrs fractionnés sont peut-être un peu plus lactique et les dernières plus en résistance mais, n'est ce pas justement plus proche des efforts fait en course ??????

En restant "bloqué" sur des puissances "mathématiques" ne risque-tu-pas de "passer au travers" d'un état de surcompensation ou phisilogique passagé qui t'aurais permis une scéance plus intensive et donc plus lucrative ?

J'ai à l'esprit une scéance réalisé il y a quelques semaines où, sans raisons apparentes, j'ai "pris" plus de 10 puls sur ma Fc max, niveau que je n'avais pas atteind depuis au moins 2 ans. Si j'étais resté bloqué sur une Fc ou une puissance "mathématique" cible, j'aurais probablement arreté ma séance et me serai déclarer trop fatigué.

Ne plus se fier seulement à un compteur ou un chiffre et rajouter des éléments de "nouveautéé ou de "surprise" à son entrainement en fonction de ces sensations du momment n'est-il pas, finalement envisagable et prfitable ?

A méditer non ?

Sportivement
Gester

bugno a dit…

Ravi que tu lances un débat sur ces séances qui me tiennent à coeur.
Je voulais, par cet article, montrer que grace à un capteur de puissance, on pouvait rouler dans des zones de travail bien fixées.
Il se trouve que cette séance n'a pas respecté completement ce critère, mais elle n'est pas ininteressante car comme tu le dis, elle peut reproduire des efforts de type course.
Néanmoins, je préfère toujours travailler dans la zone cible, car:
a) cela minimise le risque d'interrompre une séance. Ce ne fut pas le cas ici, mais ni la fréquence cardiaque, ni la perception de l'effort lors des premières minutes permettent à l'avance de savoir si l'on a demarré trop fort ou pas. Je prefere toujours démarrer les répétitions en dedans pour éventuellement augmenter en intensité lors des dernières répétitions si le corps réagit bien. Rien n'est pire qu'une séance tronquée: fatigue accrue et démotivation surviennent alors.
b) Avis personnel, mais je préfère en faire un peu plus moins fort (ex:5*5mn@117%), qu'un peu moins plus fort (8*3mn@120%). Je n'ai pas encore eu le courage de réaliser un 6*5mn mais c'est un des mes buts.
c) En effet, il peut être bon de ne pas tenir compte parfois d'une zone cible. Cela survient lors d'un mois de travail PMA en début d'année avec 6 à 8 séances étalonnées sur 4 semaines où les progrès sont manifestes chaque semaine. J'établis alors une zone cible glissante semaine après semaine afin de tenir compte des progrès qui ne manquent pas d'intervenir.
d) Pour mener une séance, je regarde dans l'ordre de priorité:
1) Le capteur de puissance en tout premier
2) Puis très rapidement la perception de l'effort (en particulier la respiration)
3) Et enfin le cardio après plusieurs minutes
e) Je suis d'accord avec toi que mon entrainement manque d'éléments de nouveautés comme tu dis. Cela prends du temps de batir un programme d'entrainement par soi-même, à vrai dire... Or c'est un vrai plus d'en avoir un et de s'y tenir. Et je n'aime pas trop improviser en cours de route car après, avec du recul, on ne sait plus trop ce que l'on a fait, et on alors l'impression de n'avoir rien fait :-(

Bye !