mardi, juillet 14, 2009

10ème course de la saison

Kilomètre 4. Crevaison.

samedi, juillet 04, 2009

9ème course de la saison

Cinq ans après une première Marmotte effectuée en plus de 11h (9h50 sans les arrêts), retour sur cette course particulière dont l'une des caractéristiques est l'affluence importante et sa forte popularité à l'étranger. Placé dans le deuxième sas (au delà du dossard 400), il va falloir fournir un effort conséquent dans les premiers kilomètres pour remonter dans les 200 premiers, et appliquer la stratégie définie: le Glandon étant le seul col de la journée à l'ombre, j'ai choisi d'y rouler de façon très soutenue, sans aucune limite fixée, quitte à laisser filer et récupérer dans les petites descentes insérées dans cette première difficulté. C'est aux antipodes de ce qui faisait jusque là ma philosophie sur les parcours très longs en montagne: rouler prudemment sans efforts inutiles en n'appuyant jamais plus fort que nécessaire sur les pédales, et respectant un seuil de fréquence cardiaque et/ou de puissance à ne pas dépasser: il y'a plusieurs années, jamais je ne me serai permis de franchir, même quelques instants, 90% FcMax ou 110% FTP...
A 7h, nous filons tous vers ce virage à droite au bout de la vallée qui va marquer le début de la montagne. Les deux courtes montées au voisinage du barrage, négociées à L5/L6, me permettent encore un peu plus de me replacer afin de gagner encore quelques places au sein du peloton. Dans la première rampe sévère du Glandon, je fais très attention à maintenir une allure élevée car certaines cassures peuvent se provoquer avant un replat puis s'accentuer. Je retrouve plusieurs concurrents d'une précédente course, ce qui me rassure alors sur mon positionnement, mais une transpiration déjà abondante et une respiration élevée me font penser qu'il faudra peut être bientôt lever le pied. La cassure finit par se produire avant le village du Rivier d'Allemond. J'ai repéré un grand gabarit dont l'allure est régulière et me cale derrière lui. Lors du 2ème segment du col du Glandon, je suis tenté à un moment de faire un effort pour essayer de revenir sur 4 unités à quelques dizaines de mètres mais me retiens heureusement car quelques minutes après une longue file indienne de coureurs nous absorbe et roulons ainsi bien groupés vers le sommet. La descente (repérée 2 fois dans le mois passé) est abordée tambour battant, je m'y débrouille vraiment bien (les 19km800 dévalées en 23mn50 contre 27mn20 pour mon meilleur temps à l'entrainement), car même si petit à petit, je me fais dépasser par une dizaine de coureurs, je parviens à ne pas me désunir, comme c'est parfois le cas, jusqu'au bas où le groupe se reconstitue. Et là surprise, alors que l'on pouvait s'attendre à que cela roule fort en direction de St-Jean de Maurienne, malgré les tentatives de plusieurs d'entre nous pour engager des relais, la vitesse reste modérée (32km/h de moyenne) et certains préfèrent sortir du groupe un par un pour prendre un peu d'avance. Je reste dans le groupe initial et aborde en tête le pied du col à St-Michel de Maurienne, craignant un peu l'allure qui va y être imprimé. Heureusement, les jambes répondent bien dans ce Télégraphe que j'apprécie toujours autant. Pourquoi cette même impression de douceur ressentie dans ce col? Est ce la pente, exigeante au départ qui s'abaisse peu à peu (6-7%) ou le revêtement roulant? Néanmoins, des signes montrent que la fatigue commence à jouer sur concentration parmi la vingtaine de participants du groupe: deux coureurs s'accrochent et chutent presque devant moi, un autre, plus loin déchausse et provoque une vague. Je ne suis pas en reste, avec soudain la sensation étrange d'avoir du mal à fermer les yeux, les paupières comme collés et comprends soudain: au lieu de m'être verser un bidon d'eau sur la tête, je me suis aspergé au moins une fois avec celui qui est sucré...
Voilà le Télégraphe de franchis et j'hésite à m'arrêter au sommet pour faire le plein, tant pis, continuons à profiter de la compagnie des autres, Valloire et le début du Galibier par ce kilomètre raide, avertissement sans frais de la difficulté qui nous attend. Je stoppe finalement au ravitaillement de l'organisation, encore peu fréquenté puis repars seul. Mais assez rapidement, il faut se rendre à l'évidence, l'allure n'est pas aussi importante que désirée et dans l'approche vers Plan Lachat sur ses pourcentages moyens, où l'on ne sait trop quelle allure imposer, la sensation d'un manque de force est là, la respiration plus courte qu'à l'ordinaire. La soif est présente, et obnubilé à m'asperger le plus régulièrement possible pour lutter contre la chaleur, j'ai peut être oublié de boire un peu plus... Grâce à la reconnaissance 3 semaines auparavant, la montée est gérée au mieux, mais des coureurs commencent à me doubler, j'arrive enfin à prendre la roue d'un cycliste au maillot rouge mais le doute ronge, m'interrogeant sur ma volonté de faire l'Alpe d'Huez, espérant récupérer après le Galibier.
Au sommet, bascule immédiate dans la longue descente. Dans les premiers kilomètres celle ci est rapide mais bosselée. Dans la ligne droite qui suit le Lautaret, je m'arrête par envie de me décontracter et de m'étirer, encore dubitatif sur cette fin d'épreuve, tout en guettant du coin de l'œil ce groupe qui se rapproche... A son passage, c'est reparti prestissimo dans cette descente où il faut souvent pédaler, relancer au cours de plusieurs petites montées, se restaurer, boire, bref, se préparer au final qui approche rapidement.

Dans ce début de montée de l'Alpe d'Huez, je m'astreins à appuyer juste ce qu'il faut pour que le vélo avance et ne tombe pas, il est alors si facile de passer dans un état de surchauffe... Le 34*28 est alors juste suffisant, mes compagnons sont alors partis comme des fusées à mes yeux, et j'espère en rattraper quelques uns plus loin, une fois avoir trouvé un certain équilibre dans l'effort à produire. Mais il me faut auparavant m'arrêter une 3ème fois depuis le début de l'épreuve (total des arrêts 3 minutes), pour remplir d'eau encore 2 bidons. Comme prévu le rythme augmente peu à peu, une fois que la pente s'adoucit. A 3 kilomètres de la station, je décide enfin d'accélérer franchement et finis assez bien, sans l'impression de m'être véritablement donné à fond dans la montée, en doublant encore 2 ou 3 adversaires. Une des leçons que je retiens de la journée est ma difficulté, lorsque je me retrouve seul, à maintenir un rythme comparable à celui que j'arrive à tenir dans un groupe. Comme si la prudence m'incitait plus ou moins consciemment à maintenir une allure régulière, en dedans, dans l'attente d'un retour par l'arrière. Et paradoxalement, le capteur de puissance ne m'est alors d'aucune aide, car outre l'aspect démotivant des chiffres forcément toujours plus faibles que ceux escomptés, il est difficile de se fixer une valeur de puissance moyenne à respecter, car généralement je la surestime. C'est vraiment la perception de l'effort (le rythme de ma respiration) et, surtout son évolution potentielle lors de la durée restante de montée, qui me sert de guide à ce moment là. En 7h05mn19s, je finis 129ème/5295, 30ème de la catégorie.

Définitivement, la meilleure stratégie est donc, même sur un parcours long et montagneux comme la Marmotte de partir le plus vite possible sans se mettre dans le rouge, attraper un groupe homogène de son niveau, et ensuite gérer au mieux la baisse de puissance occasionnée par la fatigue et/ou la chaleur, ce qui suppose une certaine expérience et un bon entrainement permettant d'amortir le départ rapide. Un rapport FTP/poids sera le point déterminant dans les 2 premières heures, un CTL élevé permettra ensuite de limiter la baisse de son potentiel physique. Si l'on regarde le tableau suivant avec les différentes intensités d'effort enregistrées pour chaque montée, on retrouve dans le Glandon avec un IF de 0.94, la stratégie d'une allure élevée, presque à la limite afin d'accompagner un bon groupe. Dans le Télégraphe, je suis ce groupe dont l'intensité baisse de 7 points. Dans le Galibier, je me retrouve seul, et là 17 points de perdu. Dans l'Alpe d'Huez, cette intensité s'est stabilisée mais elle est plus faible que si j'avais fais une course en visant une stratégie à isopuissance dans les cols avec un IF de 0.8 caractéristique de ce que j'ai pu maintenir dans le passé sur un tel parcours avec des températures favorables (comme au BRA 2007). Fait troublant, si je prends la moyenne de IF pondérée par la durée, je retrouve bien cette valeur de 0.8... Dans le Galibier et l'Alpe d'Huez, je me fais rattraper et doubler par des concurrents partis un peu moins vite. Dans la dernière montée, 200 coureurs sont montés plus rapidement, et si l'on suppose au mieux que 128 d'entre eux sont arrivés avant, cela en fait encore 71 qui sont arrivés après moi malgré un meilleur temps. Je pense avoir donc choisi la meilleure option en démarrant fort le premier col, seule montée de la journée effectuée en dessous de 20°C, où mon organisme va fonctionner à son meilleur rendement. Cela eu été dommage de ne pas en profiter et suis convaincu qu'avec un départ plus prudent, j'aurais fait un moins bon temps.

Comment quantifier l'influence de la température extérieure sur des parcours longs? Si nous étudions les 3 courses passées en traçant le profil de l'intensité en fonction de la durée de l'effort (graphe ci dessous), il apparait nettement qu'au delà de quelques heures (le temps que la température extérieure atteigne des valeurs sensibles), les deux dernières courses courues à des températures voisines se rapprochent pour finir à IF=0.78. En revanche, à Morzine, avec une température moyenne de 8°C en moyenne inférieure, IF a pu être maintenu à un niveau plus élevé de 2% en moyenne de (entre 3h et 4h) jusqu'à presque 5% après 5 heures... Soit converti en puissance moyenne brute, l'équivalent de 15 Watts. Et malgré une amélioration sensible de ma résistance à la chaleur.


vendredi, juillet 03, 2009

No comment (J-1)