mardi, juin 09, 2009

Madeleine, Glandon

Deux cols majuscules, même s'ils ne dépassent pas les 2000 mètres, et qui se font face de chaque côté de la vallée de la Maurienne. En effet, la Madeleine permet d'escalader 1520m en 20kms et le Glandon, 1470m en 21kms. Même le Galibier (ouvert depuis vendredi) ne propose que 1250m de dénivelé sur ses 18 kilomètres depuis Valloire. Deux cols, à aborder avec respect donc, car chacun possède une difficulté particulière: la Madeleine avec un pourcentage moyen de 8%, élevé pour une distance aussi longue. Le Glandon avec une pente qui s'élève, peu à peu, pour culminer à 10% dans les deux derniers kilomètres.


A J-27, début des ascensions de cols longs en haute montagne mais toujours au cours de sorties limitées en temps (4h ce jour) afin d'être aux alentours de 85-90% FTP. Dans le premier col, je roule aux sensations afin de ne pas me limiter et pouvoir expérimenter un départ un peu plus rapide, dicté par l'allure d'un peloton imposant, qui serait rendu euphorique par l'évènement. Car à vrai dire, j'ai encore du mal à établir la stratégie d'allure pour la Marmotte. Jusqu'à présent, sur ce type de parcours long et montagneux, la prudence m'inclinait à viser une intensité identique et surtout uniforme pour chaque col (IF~0.8). Cette fois, il n'est pas impossible que je me laisse un degré de liberté (IF~0.85-0.95) lors de la première partie du col du Glandon, abordé par l'autre versant.


Avant et après la station de Saint François Longchamp
Vue magnifique au sommet mais le ciel va se couvrir sur l'Oisans
Lacets avant St Colomban des Villards et le début des choses sérieuses à 6kms du sommet

Trop de bidons pour une température de 10°C au sommet du Glandon où la bruine est là

14 commentaires:

georges a dit…

Question de selle,utilises tu toujours la même,en est tu vraiment satisfait?

bugno a dit…

Bonjour Georges, la selle est une Selle Italia XLR SP depuis fin 2006, donc bientôt 3 ans. Mon postérieur est assez tolérant sur ce "domaine" donc cela allait.
J'ai voulu changer par une Fizik Alliante, à priori plus confortable au début de l'année. Mais le mieux est parfois l'ennemi du bien: ce changement, sans raison bien cernée, a induit progressivement des douleurs au dos (mauvaise position due à un recul de selle insuffisant ou mauvais report de côtes?) pendant plusieurs mois et je suis revenu à la Selle Italia en attendant de mieux comprendre. Voilà :-)

georges a dit…

En ce qui me concerne cette année j'ai changé une SAN Marco course dure comme du bois qui me causait des blessures et j'ai opté pour la fizik alliante très confortable mais je lui reproche d'engourdir les fessiers elle est bien mais pas très bien, trop de pression à l'entre jambe.

bugno a dit…

Merci pour ton témoignage sur l'Alliante. Avec je me sentais bien, mieux que sur la SLR (c'est normal vu la différence d'épaisseur de mousse :-), et bien calé. Il faudrait que je l'essaie à nouveau en essayant de comprendre pourquoi avec j'étais positionné différemment...

Alban a dit…

Salut Bugno,

As-tu déjà essayé de comparer tes puissances fournis par ton pt avec celle donnée par un logiciel de calcul théorique comme awsoft. J’ai repris par ex tes données de la madeleine et glandon. En prenant 80 kg tout compris le logiciel me donne 10 w en dessous de tes données ( ex madeleine 278w pt-268 w awsoft). A priori il n’y avait pas de vent où d’éléments perturbant ?Me concernant quand je fais les même comparaison avec mes données pt , j’obtient souvent 10 w au dessus avec awsoft. Mon powertap serait il sous calibré ?

bugno a dit…

Bonjour Alban,

Oui et je fais mieux que cela. Sur chaque montée, j'utilise les données de vitesse et d'altitude données par le Polar 710 (toutes les 5 secondes) pour calculer la puissance développée par l'équation du mouvement en corrigeant l'altitude donnée par le Polar au dessus de 10°C par une corrélation que j'ai évaluée car il peut y avoir une erreur de 5% dessus sinon. Ainsi, je peux comparer puissance PT et puissance réelle plus finement qu'un logiciel comme Awsoft qui suppose une pente constante. Bien sûr je dois supposer un Crr et un Cda mais qui sur des pentes assez inclinées jouent un rôle mineur (mais non négligeable) par rapport au poids cycliste+vélo.
Alors avec ce calcul (script VBA sous Excel), je te confirme que sur Madeleine, j'ai -11W (-3.7%) et -7W (-2.7%) sur Glandon. En moyenne, la puissance réelle est de l'ordre de -2% par rapport à mon PT. Pourquoi? J'avance deux hypothèses:
-une première raison viendrait des pertes par frottement dans les 2 roulements avant et arrière, 2 à 4W, soit 1 à 1.5%
-une deuxième raison viendrait que d'après le test statique fait sur le PT, celui ci surestime d'environ 1%.
Donc cela ferait un total de 2% a peu près...

En ce qui te concerne, c'est l'inverse qui se produit. Tu m'as dit dans un commentaire précédent, que le test statique donnait P>PT d'environ 3% ce qui correspondrait bien à tes 10W en moins à 300W... La marge d'erreur du constructeur est annoncé à 1.5% en plus ou en moins. Donc pour toi cela peut être en moins... Tu as fait beaucoup de comparaison avec Awsoft? Sur des pentes suffisamment inclinées (>8%) ? Je t'ai dit qu'en moyenne j'avais -2% mais j'ai parfois -3%, -4% ou -1%, cela dépend effectivement du vent, si les pneus sont gonflés ou pas, du revêtement... J'ai même vu que des pneus usés par rapport à des pneus neufs, surestimait la vitesse de 1% (et donc la puissance autant) à cause de l'usure, le diamètre de la roue étant plus petit!

Il faut donc beaucoup de mesures (et je vérifierai encore une fois ton PT avec un test statique) pour me convaincre ou non que mon PT est bien ou mal calibré (acheté neuf ou d'occasion? Matsport a un appareil pour mesurer la précision, je crois). Bonne chance et puis tu as la SRM tout de même, non?

Alban a dit…

Salut Bugno,

Merci pour tes explications des plus détaillées ! Ce que j’en retiens c’est que ta méthode est bien plus précise que awsoft mais que globalement ton pt surestime légèrement la puissance par rapport à des calculs théoriques alors que le miens c’est l’inverse. J’ai toujours utilisé awsoft pour les calculs théoriques et effectivement constaté toujours plus de concordance dans des pentes fortement inclinées. J’utilise en alternance mon Time edge equipé du PT et Time RXR + SRM. J’obtiens globalement toujours une différence de +10 w vers 300 w en faveur du SRM. Le SRM semble donc plus proche de la réalité. Je retrouve globalement les mêmes écarts de 10 w avec Awsoft quand je calcul les puissances théo avec mes données PT et SRM dans une montée référence comme le ballon d’alsace( J’enlève tjrs 1 kg dans les calculs quand je roule sur le RXR). Mais je commence à en revenir du SRM car assez sensible. SI tu as suivi mes discussions avec obelix concernant le changement de plateaux, il s’avère que le calibrage est à refaire ( la pente) à chaque nouveaux changement. De plus il n’y pas de recalibrage auto en cours de route, ce qui peut entrainer quelques erreurs si comme à la TIME par ex tu pars calibré par 12 °C et que tu termines à 30 °C sans recalibrage !!
Alban

bugno a dit…

D'après ce que je comprends, tu as en moyenne, P(SRM)=P(théorie)+10W et P(PT)=P(théorie)-10W. Bien, soit en moyenne P(SRM)-P(PT)~20W. Je suppose que tu fais bien le zero du PT à chaque fois avant de partir (il vaut mieux le faire, car il n'est pas fait automatiquement si le offset est grand par, cela m'est arrivé une fois avec un offset de 7, on le voit dans le fichier .csv à postériori, le couple n'est pas nul alors que le cadence de pédalage vaut 0 sur plusieurs enregistrements d'affilée). 20W c'est environ 6% dans la transmission (chaine+roulement boitier). C'est un peu beaucoup mais pourquoi pas... Je me demande comment tu gères les données venant de 2 capteurs de puissance qui ne mesurent pas la MÊME chose par définition. Il te faut alors multiplier une des deux sources par un coefficient pour pouvoir exploiter les données de puissance dans un même logiciel. Si tu penses que le PT sous estimes un peu, alors intègre le dans ce coefficient correcteur. Le SRM a quand même un avantage non négligeable sur le PT, il mesure la puissance le plus près possible du corps (au niveau du pédalier). J'évite de penser, par exemple, aux différences de puissance (minimes, je l'espère?) enregistrées par le PT selon que la chaine est propre ou sale. Je sens chez toi, une volonté de bien voir les raisons de cet écart de 20W (je te comprends complètement :-)), mais une précision de +/-5W sur les puissances enregistrées (à la condition qu'elle reste constante dans le temps) est largement suffisante pour correctement exploiter les données et bien s'entrainer.

Alban a dit…

je me suis mal fais comprendre concernant le srm. Il fait + 10 w par rapport au PT mais est donc proche des calculs théorique. Pour obtenir les mêmes puissance et avoir effectivement des comparaisons faciles d'un vélo à l'autre, je vais modifier la pente du SRM afin de coller au plus pret aux chiffres du PT. Je serai donc toujours 10 w sous le théorique mais au moins pas besoin de facteur correcteur.Sinon je fais rarement le off set avec le pt puisque généralement je m'arrange tjrs dès les premiers moment de la sortie pour passer en roue libre.
Voili!

bugno a dit…

Ok, donc P(SRM)-P(PT)=10W, très bien, cela me parait très cohérent. En allant voir la formule utilisée dans le code source de la page d'Awsoft, la puissance estimée est la puissance pour vaincre gravité+roulement sol Crr=0.0051+résistance air Cda=0.405, donc sans compter les pertes roulements ou chaine, donc à priori P(Awsoft) devrait être plus près de P(PT) que P(SRM). S'il y'a un décalage de 10W entre Awsoft et le PT ou le SRM, c'est que:
-soit le SRM et le PT sous estiment en moyenne de 10W tous les 2 (un peu étrange)
-soit Awsoft surestime un peu, aidé en cela par toutes les imprécisions de mesure que l'on peut avoir sur la masse totale, la vitesse, le dénivelée. Et on ne connait jamais avec certitude le Crr, ni le Cda, ni la vitesse du vent.

Alban a dit…

Le SRM surestime ou sous estime la puissance en fonction de la pente que tu lui rentres. Avec le calibrage d’usine( pente 17) sur un ensemble plateau de 50*36 c’était parfait. Apres démontage et remontage avec 50*34, il m’a fallu corriger à 17.3 pour retrouver les mêmes puissances. Hier dernière grosse sortie avant la marmotte avec 155 km et 3100m de D+ à travers les cols vosgiens. Je retrouve des valeurs à 5 watts prets d’awsoft en comparant sur 5 cols ce qui est pas mal comme calibrage je pense.
Alors question training : Maintien à 0.95 de ftp sur les 2400 m de montée pendant les 4 premières heures puis effondrement de la puissance à 0.8 pour finir de rentrer par le ballon d’alsace. Cette baisse correspond finalement assez à mes dernieres sorties puisque c’était la premiere fois que je faisais 5 h 45 de selle en montagne . D’habitude je maintenais la puissance plutôt sur 4 h 15 -4h 30. Alors quelle stratégie adopté pour la marmotte ? 0.8 de ftp par cols ? 0.85 ? Tu en es où dans tes calculs ?

bugno a dit…

Question bien difficile que tu poses là Alban... Et l'expérience doit certainement jouer un grand rôle dans l'allure à adopter pour la Marmotte. En ce qui me concerne, la seule expérience que j'ai pour le moment avec un parcours sur 5000m de dénivelée, c'est 0.8 sur chaque col. Si je veux maintenir une puissance constante sur chaque col. Mais est ce la meilleure stratégie pour faire le meilleur temps? Non, il faut trouver l'allure qui te permettra de suivre le bon groupe, celui dont la puissance va décliner au cours du temps, mais moins vite que la tienne pour que tu suives dans les montées et les descentes sans te faire lâcher et en gardant un peu de réserve pour la dernière montée, et tant pis si elle est faite à 0.75, car le fait de rouler en peloton aura permis de gagner beaucoup de temps. En fait, moins on roule en groupe, plus il faudra adopter une stratégie iso-puissance. Tout cela est bien beau, mais je ne sais toujours pas à combien je vais me limiter pour le col du Glandon... 0.9-0.95? En plus ce col est en 3 parties, avec à chaque fois 5-10 minutes de récupération. Ce qui pourrait permettre de monter à 0.95-1 dans la 1ère partie d'environ 1/2 heure... A nos risques et périls :-)

alban a dit…

Stratégie payante il est vrai dans le cas d'un départ devant et sur des parcours relativement roulant ou présentant des bosses pas trop longue.Concernant la marmotte il peut y avoir l'interet de monter avec un bon groupe le glandon et ensuite se laisser tirer jusqu'au telegraphe. Ensuite faut il pouvoir encore conserver ce gain sans payer de ses efforts dans le galibier. Comme tu le dis seul l'experience, l'entrainement et la connaissance de ses capacités vont permettre de le determiné. Ou bien choisir le mode 'death or glory' mentionné par benoit!!

bugno a dit…

Je rejoins ton avis sur tes 2 conditions ("partir devant" et "bosses pas trop longues"): en effet, il semble que plus on est haut dans le peloton, plus les coureurs ont l'habitude de s'organiser et roulent ensemble harmonieusement, et d'autre part plus les montées sont longues et plus le risque que le groupe explose est grand, surtout en début de montée où il y'a une grande variété d'allures différentes. En outre, la faible inertie des coureurs en montée, d'autant plus que la pente est forte, ne favorise pas de rester groupé.