samedi, septembre 19, 2009

311 watts vers St-Nizier

Deuxième affrontement contre le chronomètre. Cette fois ci, la durée de l'effort prévue est de 45 minutes et il me semble connaitre une certaine faiblesse dans la tenue d'efforts prolongés au delà de 20-25 minutes à une intensité constante. Est ce dû à une surestimation de la FTP, une tendance de fond induite par mes séances d'entrainement, à un mental friable lorsqu'il n'y a personne devant soi pour s'accrocher ou à un manque de confort sur ma bicyclette? Peut être un peu de tout cela à la fois. 45 minutes, c'est la même durée qu'il y'a deux semaines, la cible haute sera donc de 320 watts. Pour cela, partir à 300-310 dans les premières minutes, ne pas dépasser la cible à aucun moment de la première moitié du parcours, tout donner dans le dernier tiers. Le plan sur le papier est net, chiffré. Las, dès l'échauffement, le capteur de puissance indique des valeurs élevées. Le départ est à l'identique, la minute première entre 350 et 400 watts et les pentes suivantes à 320-330 watts et une impression de facilité qui me fait douter du capteur à nouveau... Je continue tout en essayant de réduire l'intensité, mais les jambes continuent à bien tourner. Peu à peu, ce n'est plus ma volonté qui incite à lever le pied, le corps à pris la relève. Au fur et à mesure que la longueur des bouts pentus augmente et la distance des replats diminuent, la cadence se fait plus heurtée, la fréquence cardiaque est depuis longtemps accrochée à cette valeur de 173-174bpm, qui semaine après semaine consolide cette valeur comme un seuil. La ventilation, décorrélée des indications de la fréquence cardiaque et de la puissance lors des premières minutes, est désormais maximale, cela bouge de partout sur le vélo, de la tête, des épaules. La brulure de l'effort sourdre dans le ventre.

Signe d'une mauvaise gestion, la puissance développé (en jaune)
fléchit
linéairement sans retour


Un maléfice issu de la Tour-sans-Venin? Non simplement un départ trop rapide. Les relances dans le dernier kilomètre sont désespérées et ne confirment que la vérité qui peu à peu est apparue dans ces longues lignes droites vers St-Nizier du Moucherotte. Le verdict du capteur de puissance (graphe ci dessus) est clair et sans appel: il souligne ma vanité du début de montée, avec une confiance folle accordée aux sensations initiales, en particulier sur l'absence de douleurs aux jambes. S'il n'est pas judicieux de suivre aveuglément les chiffres par rapport aux signaux du corps, dans certains circonstances, comme ici, le contraire est formidablement vrai. Certaines données physiologiques sont implacables et ramènent à un moment ou un autre le cycliste à ses limites. Et toute erreur se paie: la 3ème place du podium de ma catégorie est à 7 secondes (22ème/89). Les 5 watts au bas mot, perdus via cette mauvaise gestion de l'effort, équivalent à une trentaine de secondes sur cette grimpée... Il n'est pas certain que d'autres occasions d'ici la fin de saison se représentent pour atteindre l'objectif fixé.

10 commentaires:

Obelix a dit…

Vraiment dommage...Quand on compare ta courbe à celle de St Eynard, on voit bien que ton intervalle au début vers 340w qui dure quelques minutes est fatal pour la suite. Mais emporté par de bonnes jambes, c'est difficile de se raisonner à ce moment là...!
Aller, encore un effort et le podium te tend les bras!
(à ce propos quels sont les séances principales que tu as réalisé spécifiquement pour ces grimpées?)

Rodolphe a dit…

En effet pour 7 secondes c'est dommage... par contre au niveau cardiaque c'est intéressant de voir la différence due à l'écart d'âge entre nous, pour une performance équivalente (10" d'écart après 15 km de montée). Je suis monté @ 187 bpm pendant la montée (record de la saison), pour une moyenne @ 182 bpm... en gros je ne suis jamais descendu en-dessous de 180 bpm, ce que je ne croyais pas possible sur un effort aussi long.
Je n'avais pas très mal aux jambes pendant l'effort, mais surtout limité par la ventilation... je ne travaille jamais à un tel seuil et je l'ai ressenti samedi. Malgré tout c'était sympa, et ça m'a donné quelques pistes pour m'améliorer significativement en cyclo l'an prochain :
- continuer à bosser l'endurance
- ajouter des séances de fractionné pour augmenter mon seuil anaérobie (ce qui m'a sans doute fait défaut cette saison)

bugno a dit…

Oui même si la corrélation FcMax=220-age ne s'applique que partiellement à des sportifs entrainés, il y'a un fond de vérité :-) Nous avons 12 pulsations d'écart entre 187 et mon 175, or tu as environ 28 ans, je crois non? Oui sur les grimpées, les courbes de Fc atteignent des niveaux élevés quasiment impossible à garder aussi longtemps à l'entrainement. Bon courage pour la suite, et je t'encourage à travailler l'endurance, qui est une qualité qui se batit lentement mais surement. Tu as la puissance et l'habilité, Rodolphe, pour accrocher les bons groupes au départ des cyclos, une meilleure endurance sera bénéfique dans les heures suivantes. Même si de mémoire, c'est juste le fait de t'arreter remplir les bidons qui te faisait perdre le contact ;-)

bugno a dit…

Salut Obelix,

Oui, les 10 premières minutes à 330W fut fatal pour la suite. Pour les grimpées, je n'ai pas réussi à mettre une préparation spécifique car parmi ces grimpées, il y'avait du court en force (Bastille), du long régulier (St-Nizier), et du nerveux entre 20 et 45 minutes. J'ai donc alterné sur une durée de 2 semaines auparavant des séances pour solliciter les qualités requises par chaque grimpée. Cela pouvait être du 2-3*20mn@L4, 1*50mn, du 5*5mn en force ou pas, le modèle de Gimenez ou un nouveau 7*(5mn@FTP+1mn@50%FTP) et des sorties longues SST pour compléter et maintenir ainsi un CTL aux environs de 80 TSS/jour/semaine.

Anonyme a dit…

tu est à combien de cadence de pédalage en moyenne sur la montée ?

moi j'étais à 75...

bugno a dit…

83tr/mn.

Anonyme a dit…

ok merci
et au st eynard ?

tu fais montaud le 4 octobre ?

bugno a dit…

86tr/mn au St-Eynard et Montaud prévu le 4 octobre.

Anonyme a dit…

ok merci, ca fait presque 10 tours de plus que moi !
on se verra peut être à montaud, plus je regarde ton blog plus je trouve qu'il est super !!

bugno a dit…

Merci Anonyme :-)

La cadence optimale outre le fait que cela soit une variable très personnelle, est à moduler selon la durée/intensité de l'effort et divers éléments tactiques.