6ème course de la saison
Bien connaitre le parcours d'une course est un atout important. Au fil des ans et de l'observation du comportement d'un peloton en fonction de la topographie du terrain, aidé par les données enregistrées par le capteur de puissance, il est plus facile d'orienter une stratégie. La distance, ce jour, est de 173kms et 5h30 à 6h de course sont à prévoir, pour 3300m de dénivelée. C'est le premier test de l'année sur un parcours de moyenne montagne, et je souhaite l'aborder prudemment. Néanmoins, il y'a tellement de temps à gagner à faire le début de course pour rester dans un peloton rapide lors des faux plats montants, que mon objectif est de faire à fond les premières montées jusqu'à la descente piège d'Herbouilly, où je lèverai le pied pour attendre le groupe suivant. Cette descente est mauvaise, parmi 3-4 coudes quasi identiques pouvant être pris à fond, mais en aveugle, s'intercale un virage qui se referme en sortie. Impossible de le différencier des autres, sans avoir reconnu la descente auparavant...
Première minute de la montée d'Herbouilly, une accélération va venir de la gauche
Première minute de la montée d'Herbouilly, une accélération va venir de la gauche
Le col de la Croix Perrin est abordé d'entrée après quelques centaines de mètres, l'allure allant crescendo jusqu'au sommet, que je franchis dans les 20 premiers, mieux que l'an passé où j'avais dû combler un écart un peu avant. La descente où le phénomène d'aspiration joue à plein (vitesse maximale 77,2km/h) est bien négociée ainsi que le toboggan entre Lans en Vercors et Villard de Lans. En 2008, j'étais resté bloqué à l'arrière du groupe et cette fois ci, j'arrive à me dégager au bon moment pour me retrouver dans les 5 premiers au bas de la montée d'Herbouilly où une minute d'un premier effort nous attend, un léger replat puis le deuxième effort avec la sélection qui se fait, je rétrograde peu à peu, mais parviens à accrocher les roues, sans subir la désagréable sensation d'avoir franchi la limite comme la semaine dernière. Le faux plat jusqu'à la dernière rampe de ce col tout en paliers, permet de récupérer. Et c'est lors de ces 5 minutes finales d'Herbouilly qu'au lieu de suivre à tout prix le dernier rush (aurais je vraiment pu?), j'applique la stratégie décidée en levant le pied et repère 4 coureurs que j'accompagne. Distancé dans le faux plat descendant qui suit (comme il y'a 3 ans), j'aborde seul la descente négociée à vive allure mais sans prendre de risque, en espérant ne pas être rattrapé trop vite. J'en profite pour bien boire et récupérer après St Martin en Vercors, en attendant toujours ce 2ème groupe qui finit par arriver (une bonne trentaine d'unités). Voilà, le plan a fonctionné à merveille, l'objectif, optimiste, de ce début de course (début à bloc, accrocher le premier groupe, puis rétrograder dans le deuxième) a été atteint.
L'allure vers le col de Saint Alexis est raisonnable, je commence déjà à m'asperger avec de l'eau d'un 3ème bidon, même si la température n'est pas encore élevée, afin de commencer à tester pour les prochaines semaines, la meilleure façon de garder la tête froide le plus longtemps possible. Dans le col, un coureur réalise un travail admirable et maintient pendant de longues minutes une allure constante sans demander un relais. Plus loin, il fera preuve d'une grande endurance et d'une constance dans l'effort qui le mènera à la 11ème place. Je suis en 3-4ème position dans cette montée rapide (~21 km/h). Bien positionné à l'avant garde du groupe, je négocie bien la descente et les faux plats qui mènent à la bifurcation des 2 parcours après Vassieux en Vercors. Voilà, virage à gauche et immédiatement forte poussée de plusieurs coureurs dans le col de Lachau, provoquant une sélection par l'arrière assez rapide. L'allure se calme peu à peu, mais cette montée, plus longue que prévue commence à révéler les premières faiblesses des jambes, un signe qui ne trompe pas, ma cadence de pédalage est alors plus élevée (96-100tr/mn), seule moyen qui me reste pour fournir de la puissance et soulager les muscles, en réduisant la force à appliquer à chaque tour de pédale. Il s'agit alors de ne pas lâcher, nous ne sommes alors plus que 7. Peu à peu, le groupe s'émiette, certains prenant un peu d'avance dans les descentes grâce à une meilleure adresse.
Au pied du col de la Machine, je m'asperge complètement avec une bouteille tendue par un bénévole, une crampe apparait au niveau du mollet droit (réminiscence des deux séances L5 de la semaine) mais ne m'handicape pas longtemps. J'ai récupéré au niveau des jambes et à partir de ce moment là, chacun de nous 4 commence à rouler à son rythme. Comme à chaque début de long col, je fixe des yeux les écrans des compteurs pour voir la tendance, la puissance indique 280-305 watts, mais la fréquence cardiaque, étonnamment, ne bouge plus (~161bpm, voir la courbe ci dessous) et le souffle ne parait pas trop élevé, laissant espérer le bon tempo.
Las, peu à peu, les douleurs dans les jambes reviennent et je suis obligé de réduire l'allure. Plus loin, à chaque fois je vais récupérer un peu de force, ce qui est signe d'une alimentation correcte, mais dans ce col de la Machine et dans les derniers kilomètres avant l'arrivée, cela ne sera pas suffisant. Du groupe des sept du col de Lachau, cinq sont alors devant moi. Un coureur revenu de l'arrière (d'un 3ème groupe formé dans Herbouilly) va permettre de me motiver pour la fin du parcours. Grâce à lui, je m'accroche dans le col de Carri, il est alors indispensable de trouver un ou plusieurs compagnons d'échappée pour maintenir une bonne moyenne. Il ne fait pas vraiment d'effort pour me lâcher, alors qu'il le pourrait sans problème durant ces instants.
A nouveau, les jambes reviennent après St Julien en Vercors puis dans les gorges de la Bourne mais je sens bien qu'à chaque fois leur durée de vie est limitée. Les derniers faux plats en montant vers Autrans font mal, je suis à peine à une intensité L1-L2 derrière mon compagnon sans pouvoir le relayer depuis bien longtemps. Il me lâche au train, se retourne, je l'encourage de la main à poursuivre, et voyant un groupe de 4 coureurs s'approcher, il choisit avec raison de continuer. Les jambes sont cuites, mes bidons sont vides depuis une heure, et je perds 4 places dans ces 2 derniers kilomètres, 22ème/225.
L'allure vers le col de Saint Alexis est raisonnable, je commence déjà à m'asperger avec de l'eau d'un 3ème bidon, même si la température n'est pas encore élevée, afin de commencer à tester pour les prochaines semaines, la meilleure façon de garder la tête froide le plus longtemps possible. Dans le col, un coureur réalise un travail admirable et maintient pendant de longues minutes une allure constante sans demander un relais. Plus loin, il fera preuve d'une grande endurance et d'une constance dans l'effort qui le mènera à la 11ème place. Je suis en 3-4ème position dans cette montée rapide (~21 km/h). Bien positionné à l'avant garde du groupe, je négocie bien la descente et les faux plats qui mènent à la bifurcation des 2 parcours après Vassieux en Vercors. Voilà, virage à gauche et immédiatement forte poussée de plusieurs coureurs dans le col de Lachau, provoquant une sélection par l'arrière assez rapide. L'allure se calme peu à peu, mais cette montée, plus longue que prévue commence à révéler les premières faiblesses des jambes, un signe qui ne trompe pas, ma cadence de pédalage est alors plus élevée (96-100tr/mn), seule moyen qui me reste pour fournir de la puissance et soulager les muscles, en réduisant la force à appliquer à chaque tour de pédale. Il s'agit alors de ne pas lâcher, nous ne sommes alors plus que 7. Peu à peu, le groupe s'émiette, certains prenant un peu d'avance dans les descentes grâce à une meilleure adresse.
Au pied du col de la Machine, je m'asperge complètement avec une bouteille tendue par un bénévole, une crampe apparait au niveau du mollet droit (réminiscence des deux séances L5 de la semaine) mais ne m'handicape pas longtemps. J'ai récupéré au niveau des jambes et à partir de ce moment là, chacun de nous 4 commence à rouler à son rythme. Comme à chaque début de long col, je fixe des yeux les écrans des compteurs pour voir la tendance, la puissance indique 280-305 watts, mais la fréquence cardiaque, étonnamment, ne bouge plus (~161bpm, voir la courbe ci dessous) et le souffle ne parait pas trop élevé, laissant espérer le bon tempo.
Las, peu à peu, les douleurs dans les jambes reviennent et je suis obligé de réduire l'allure. Plus loin, à chaque fois je vais récupérer un peu de force, ce qui est signe d'une alimentation correcte, mais dans ce col de la Machine et dans les derniers kilomètres avant l'arrivée, cela ne sera pas suffisant. Du groupe des sept du col de Lachau, cinq sont alors devant moi. Un coureur revenu de l'arrière (d'un 3ème groupe formé dans Herbouilly) va permettre de me motiver pour la fin du parcours. Grâce à lui, je m'accroche dans le col de Carri, il est alors indispensable de trouver un ou plusieurs compagnons d'échappée pour maintenir une bonne moyenne. Il ne fait pas vraiment d'effort pour me lâcher, alors qu'il le pourrait sans problème durant ces instants.
A nouveau, les jambes reviennent après St Julien en Vercors puis dans les gorges de la Bourne mais je sens bien qu'à chaque fois leur durée de vie est limitée. Les derniers faux plats en montant vers Autrans font mal, je suis à peine à une intensité L1-L2 derrière mon compagnon sans pouvoir le relayer depuis bien longtemps. Il me lâche au train, se retourne, je l'encourage de la main à poursuivre, et voyant un groupe de 4 coureurs s'approcher, il choisit avec raison de continuer. Les jambes sont cuites, mes bidons sont vides depuis une heure, et je perds 4 places dans ces 2 derniers kilomètres, 22ème/225.
Si l'on compare, avec les précautions d'usage (cette année, c'est le grand parcours), cette édition avec celles antérieures, on peut noter les points suivants: au départ, le TSB est à -8 ce qui est un peu bas, il m'a manqué un jour de récupération (1 jour~10 points pour un CTL de 80) l'avant veille, pour être dans la fourchette 0-5, qui semble être optimal pour moi sur ce type de compétition. Ce n'était pas un objectif A, et j'ai donc privilégié l'entrainement prévu cette semaine là. Ce chiffre peut également expliquer les légers passages à vide des jambes en course. Toutefois, et c'est un point important que j'ai souvent remarqué, cette fatigue musculaire n'a pas impacté les puissances développées sur des durées courtes. Bien au contraire. Cette fois ci, j'ai pu suivre le premier groupe de la course grâce à des puissances sur 5 minutes de l'ordre de 380W pour 360W l'an passé où j'étais arrivé sur la ligne avec un TSB très élevé mais un manque de séances intensives quelques jours avant la course. Aussi, j'ai tendance à privilégier une valeur de TSB légèrement positive ou négative pour des courses qui se jouent dans la première heure et des valeurs plus élevés sur des parcours plus longs en haute montagne où il s'agit dans les derniers jours, de récupérer au maximum de la fatigue musculaire issue de l'entrainement avant d'affronter de longs cols.